La crise sino-japonaise en mer de Chine orientale s'est aggravée mardi avec l'incursion de huit navires des garde-côtes taïwanais et de dizaines de bateaux de pêche dans les eaux territoriales japonaises au large d'îles revendiquées par Pékin et Taipei. Selon le porte-parole du gouvernement japonais, Osamu Fujimura, cette flottille avec 300 pêcheurs à bord a été repoussée dans la matinée par les garde-côtes nippons avec des canons à eau. «Après avoir entendu nos avertissements, les navires ont fait demi tour», a-t-il précisé. Le président de Taïwan Ma Ying-jeou a salué «l'action patriotique des pêcheurs» et félicité «les garde-côtes de faire valoir notre souveraineté (sur ces îles)». Selon les garde-côtes japonais, il s'agit de la plus grande intrusion depuis celle de 1996 qui avait réuni une quarantaine de navires taïwanais et de Hong Kong. M. Fujimura a fait état de contacts avec les autorités taïwanaises pour réitérer la souveraineté japonaise sur l'archipel des Senkaku, revendiqué par Pékin et Taïwan sous le nom de Diaoyu. La limite des eaux territoriales est à 22 km au large de ces îles inhabitées, situées à 200 km au nord-est de Taïwan et à 400 km à l'ouest d'Okinawa (sud du Japon). Osamu Fujimura a toutefois mis en avant les «bonnes relations» entre le Japon et Taiwan pour obtenir une «solution pacifique» et «calme» au différend territorial. L'intrusion d'un troisième acteur dans ce que le Japon considère comme son territoire risque en tout cas de compliquer la situation qui met aux prises Tokyo et Pékin depuis des mois.