De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le Salon de l'artisanat de Constantine semble avoir apporté son lot de bonheur aux différentes associations locales qui se sont inscrites dans le combat pour la sauvegarde des métiers ancestraux en tant que repères culturels et identitaires de la région. En effet, l'Assemblée populaire communale de Constantine vient d'honorer 57 associations. C'est un geste qui se veut porteur d'espoir et surtout encourageant pour le mouvement associatif et son action. Ces distinctions inciteront les associations à poursuivre leurs activités de promotion et de relance des métiers artisanaux qui, s'ils n'étaient pas lâchés, marginalisés, laissés à leur sort, pourraient constituer un véritable secteur porteur pour l'économie régionale, notamment pour le tourisme. A travers cette manifestation, il a été question d'inciter les artisans à renouer avec quelques métiers traditionnels comme la teinturerie et le cuir, deux activités allant de concert avec la promotion du tourisme dans la région censée devenir une métropole. Sur un autre registre, l'APC se refuse «tout marketing pouvant garantir aux associations un écoulement de leur produit», mais elle compte suggérer aux artisans l'ouverture des points de vente qui seront mis à leur disposition et leur permettront d'exposer et de vendre les produits de leurs activités. Concernant les tarifs de location appliqués aux artisans œuvrant notamment dans le Polygone, le président de l'APC entend revoir le calendrier de payement, après l'achèvement d'une étude engagée par une commission constituée à cet effet. Des échéances seront accordées aux retardataires pour s'acquitter de leur dette d'ici au début de la nouvelle année. Il est vrai que la sauvegarde de l'artisanat local et, particulièrement, des métiers en voie de disparition, passe inévitablement par un plan de secours, pour peu que les acteurs s'y mettent sans verser dans l'informel. La Chambre des arts et des métiers de la wilaya de Constantine œuvre dans ce sens en assurant la formation aux mains artisanales désireuses de se réapproprier la tradition. Elle en est à sa 6ème promotion de stagiaires (tous métiers confondus). Toutefois, la dinanderie constitue pour la ville une touche bien distincte comparativement à d'autres métiers artisanaux en dépit de la spéculation sur la feuille de cuivre. Le nouveau système productif local (SPL), spécifique à chaque région, élaboré par le ministère pourrait-il vraiment préserver l'artisanat local ? L'adhésion à ce dispositif demandera un plus de formation aux chambres, mais aussi une lutte sans merci contre les actions spéculatives sur les matières premières en général et le cuivre en particulier, en ce qui concerne Constantine du moins, dès lors que le SPL trouvera un écho et aura l'impact escompté.