Le groupe pétrolier public Sonatrach ambitionne de renforcer sa présence à l'international, en multipliant les initiatives. Mais, depuis plusieurs années, la société est déjà sur tous les fronts et possède des biens et des participations même en Europe, une région stratégique pour Sonatrach. Le P-dg du groupe, M. Hamid Zerguine, avait insisté sur ce point récemment affirmant que «le développement de Sonatrach à l'international ne se limite pas à la commercialisation des hydrocarbures et à des prises de participation dans des groupes énergétiques». Pour lui, l'entreprise «est présente dans plusieurs pays depuis plus d'une dizaine d'années où ses activités à l'international se concentrent autour de ses métiers de base, à savoir l'exploration, la production d'hydrocarbures, l'aval pétrolier et gazier, le transport maritime et par canalisations, ainsi que la commercialisation». Cette présence à l'étranger n'est pas fortuite puisque la première entreprise algérienne vise particulièrement à assurer l'évacuation, en cas de découverte, des hydrocarbures vers les réseaux de transport et les usines de traitement. Si la présence de Sonatrach est remarquable en Amérique latine dans un consortium au champ de Camisea au Pérou, avec une participation de 10% dans l'amont et de 21,18% dans le transport par canalisations, ses projets dans d'autres pays ne sont pas des moindres. Ainsi, l'entreprise a ciblé dans les pays du Sahel et de l'Afrique du Nord, des blocs d'exploration au Niger, au Mali, en Mauritanie et en Libye, et ce à travers sa filiale Sipex.Elle est considérée aussi «comme un acteur incontournable sur le marché international du gaz naturel, notamment après la mise en exploitation du gazoduc Medgaz dans lequel Sonatrach est actionnaire à hauteur de 36%, et par l'exportation, jusque-là, de plusieurs milliards de m3 de gaz naturel liquéfié, essentiellement vers l'Espagne et l'Italie», avait affirmé son P-dg. Il fera savoir également que la société est actionnaire à 49% dans l'usine Propanchem, en association avec Basf, à Taragone, Espagne, et détient 10% des parts dans le terminal de regazéification de GNL de Reganosa, à Murdos en Galice (Espagne), et a procédé à une réservation de capacité à Isle Of Grain (Royaume-Uni) et à Montoir de Bretagne (France). Le groupe ambitionne d'une manière générale de réaliser 30% de son chiffre d'affaires à l'international à l'horizon 2015. Selon l'ex-ministre de l'Energie, Khelil, les recettes de l'entreprise à l'étranger devraient même atteindre 15 milliards de dollars. Elles sont évaluées actuellement à environ un milliard de dollars. S. B.