La présence de la compagnie nationale des hydrocarbures à l'international avait déjà été considérée comme stratégique dès la fin des années 1980, avec la décision prise par les autorités d'alors de mener des réformes dans l'économie. Les 4 activités concernées étaient : le trading (commercialisation avec récupération de la marge de trading), les services, les investissements en aval et en amont. Le premier projet à aboutir était la création de Sonatrach Petroleum Corporation en 1989, une filiale détenue à 100% par «Sonatrach International Holding Corporation». Elle dispose de deux bureaux, un à Alger et un à Londres, avec comme activités principales le négoce de tous les hydrocarbures, liquides et gazeux et l'expédition. Les résultats financiers de SPC ont permis à Sonatrach de participer au financement de plusieurs de ses projets à l'international, comme l'usine de Tarragone ou le projet au Pérou, plus tard. Trois autres projets ont suivi. Le premier en partenariat avec le groupe italien ENI, avec un bloc d'exploration au Yémen qui ne donna pas de résultats. Le deuxième, en partenariat avec la compagnie indienne ONGC, sur le bloc de Tuba en Irak. Le contrat obtenu en 2000 n'a pu être concrétisé après l'invasion de l'Irak en 2003. Le troisième projet concerne la pétrochimie, négocié à partir du milieu des années 1990 avec le groupe allemand BASF. Sonatrach détient 49% dans l'unité de production de propylène de Tarragone, en Espagne, qui a démarré en 2003, avec une capacité de 350 000 tonnes/an. Toujours en Espagne, Sonatrach avait acquis 10% dans le terminal de Reganosa (regazéification du GNL à Mugardos (Ferrol) en Galice). Dans l'activité de commercialisation du gaz en Europe, la compagnie nationale a réussi à s'implanter dans plusieurs pays. En 2003, sur le terminal Isle of Grain, près de Londres. Le GNL est commercialisé directement sur le marché britannique par «Sonatrach Gas Marketing, UK Ltd». En décembre 2006, Sonatrach obtient une réservation de 1 milliard de mètres cubes sur le terminal de Montoir de Bretagne en France. En Espagne, Sonatrach et la société espagnole Cepsa sont en partenariat sur des centrales électriques et dans la société de commercialisation de gaz naturel en Espagne, «Cepsa Gas Commercializadora». Elle a aussi créé, seule, en 2006, une filiale de commercialisation de gaz naturel sur ce marché (Sonatrach Gas Comercializadora) ainsi qu'en Italie avec Sonatrach Gas Italia. En matière d'actionnariat, en avril 2007, Sonatrach a acquis 2,035% du capital du groupe Portugal EDP, devenant ainsi pour la première fois dans son histoire actionnaire d'une société énergétique en Europe. Plus récemment encore, en 2011, Sonatrach a pris une participation de 3,85 % dans le capital de la compagnie espagnole Gas Natural en vertu d'un accord stratégique qui réglait un conflit. Les actifs dans l'exploration sont importants avec une quinzaine de blocs dont deux en Libye, où elle a réalisé deux découvertes d'hydrocarbures, et deux blocs dans l'offshore égyptien en partenariat avec Statoil. En Mauritanie, Sonatrach est présente sur 5 blocs dont 2 avec Total. Au Mali, Sonatrach opère seule sur le bloc 20 et détient des participations de 25% dans 5 blocs en partenariat avec la société italienne ENI. Au Niger, elle est présente sur le bloc de Kafra. En Tunisie, dans l'offshore, Sonatrach a mis en évidence un indice intéressant qui est à l'étude avec son partenaire tunisien l'Etap. Le projet qui rapporte le plus est sans conteste celui du Pérou, avec les gisements de Camisea. Sonatrach détient 10% dans la production et 21% dans le transport. La somme des dividendes versés au titre de l'exercice 2010 de l'ensemble des filiales à l'international est de 120,42 MM$ avec près de la moitié pour Camisea.On est loin de l'objectif des 30% du chiffre d'affaires de Sonatrach dans ses activités à l'international d'ici 2015 annoncés par l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, à la radio au mois de juin 2007 et qui paraît comme une utopie avec le temps.Mais la stratégie à l'international reste un objectif important, et l'actuel P-DG, Abdelhamid Zerguine, l'a confirmé encore au début du mois de février en annonçant qu'un milliard de dollars ont déjà été investis. Avec les actifs qu'elle détient dans l'amont, la compagnie nationale des hydrocarbures pourrait encore valoriser ses efforts et acquérir le statut de véritable groupe international. L'amont est le secteur qui rapporte le plus en cas de découverte.