Le verdict dans l'affaire du blanchiment d'argent au détriment de la Banque nationale d'Algérie (BNA) dans laquelle est impliqué l'homme d'affaire Achour Abderrahmane sera prononcé le 21octobre par le tribunal correctionnel de première instance de Sidi M'hamed (Alger). Le procureur de la République avait requis quinze (15) ans de prison ferme contre l'accusé et dix (10) de prison contre son co-inculpé Redha Leksir. Les faits remontent--selon l'ordonnance de renvoi-- au mois de février 2004 lorsque Redha Leksir, gérant d'une société de location de voitures, avait demandé à Achour Abderrahmane d'importer des voitures pour lui. Achour Abderrahmane a effectivement ramené les voitures qui ont été demandées en utilisant pour les payer des chèques sans provisions, en attendant que Leksir Redha lui remette la somme représentant la valeur de la marchandise, et ce, grâce à un crédit qu'il avait sollicité auprès de la BNA. Toutefois ce crédit ne lui pas été accordé. Lors de l'audience, Achour Abderrahmane a reconnu avoir acheté ces voitures pour Leksir mais il a nié que cette somme provenait de l'argent généré par le détournement des 21 milliards DA pour lequel il avait déjà été condamné. Achour Abderrahmane avait en effet été condamné à 18 ans de réclusion en avril 2012 par le tribunal criminel d'Alger pour une affaire de détournement de deniers publics s'élevant à 21 milliards DA au détriment de la BNA. Selon le débat à l'audience, ces 21 milliards DA détournés de la BNA sont constitués de 1669 chèques sans provisions dont cinq ont été transférés par Achour Abderrahmane pour l'achat de 45 voitures au profit de son co-inculpé Leksir Redha. Le blanchiment d'argent réside dans le fait qu'une partie de l'argent détourné de la BNA a été utilisée pour l'achat de voitures. Les avocats de la défense d'Achour Abderrahmane ont demandé que leur client bénéficie de la nullité des poursuites, car, selon eux, il a déjà été condamné pour le même crime à 18 ans de réclusion. Quant à la défense de Redha Leksir, elle a demandé aussi la nullité des poursuites au profit de son client arguant que le juge d'instruction qui avait diligenté l'affaire des 21 milliards DA détournés de la BNA avait prononcé un "non lieu" en sa faveur.