De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Les femmes jouent bien au volley-ball à Béjaïa. C'est presque une vocation solidement ancrée dans la région. Avec quatre clubs en nationale I et une forte présence au sein des équipes nationales, le volley féminin béjaoui est une discipline qui force le respect au sein du mouvement sportif local. Sur les dix athlètes qui ont pris part, l'été dernier, aux jeux Olympiques de Pékin, sept sont issues de clubs de la vallée de la Soummam. Parmi elles Abderahim Mouni, Aissou Tassaadit, Boukemia Safia (ASW Béjaïa), Hamouche Salima, Azzem Yamina, Mansouri Nawel, Madani Narimane (NC Béjaïa). Des jeunes femmes qui ont fait l'expédition de la lointaine Beijing pour défendre les couleurs nationales. Aux deux clubs cités s'ajoutent le RC Seddouk et le MB Béjaïa, deux autres sociétaires de l'élite qui ont également réussi de belles performances. Consécrations nationales, titres africains et participations honorables aux compétitions internationales, les volleyeuses béjaouies n'ont jamais démérité, malgré le peu de moyens mis à leur disposition. En fait, c'est au niveau des écoles et des CEM qu'elles ont, toutes, fait leurs premiers «services». La confiance accordée par les enseignants d'EPS, les encouragements des parents et des proches ont toujours pris le dessus sur les écueils multiformes et le peu d'intérêt officiellement accordé à cette filière du sport scolaire. Les plus talentueuses sont vite sollicitées par les clubs qui leur font signer leur première licence. «En général, nos qualifiés scolaires sont formés dans des clubs. Il y a une très bonne coordination entre les ligues civiles [volley-ball, athlétisme et football, ndlr] et la Ligue des sports scolaires. Nous avons aussi des enseignants qui sont entraîneurs de clubs, chose qui nous aide et donne cette complémentarité aux efforts, ce qui fait que, chaque année, nous récoltons de très bons résultats», explique Saadi Lhachemi, président de la Ligue des sports scolaires de la wilaya de Béjaïa dans les colonnes d'un confrère. La bonne qualité des formateurs qui se chargent des petites catégories des différents clubs fera ensuite le nécessaire pour forger les caractères de chaque athlète. Même si les moyens pédagogiques, les ressources financières ou les infrastructures sportives enregistrent des déficits, les chasseurs de talents se surpassent toujours en «ingéniosité» pour inculquer à leurs protégées les rudiments de cette discipline qui n'a jamais déçu ses nombreux fans. Les responsables de la discipline étalent, à chaque occasion, les résultats obtenus pour solliciter l'aide des pouvoirs publics. Des subventions sont attribuées au compte-gouttes et tardent souvent à atterrir dans les caisses des clubs. «On attend impatiemment l'octroi des subventions de l'APW, l'APC et la DJS pour pouvoir entamer notre préparation d'intersaison», s'est plaint récemment Tahir Bouazza, le président du RC Seddouk, qui rappelle que les minimes filles de sa formation ont remporté, la saison passée, le championnat national promotionnel alors que leurs ainées seniors ont réussi à se maintenir en D1 face à de grosses cylindrées. Le jeune boss du RCS a également posé le cas de l'absence d'une salle de sport dans la municipalité, ce qui contraint son équipe à accueillir ses adversaires à Akbou. Les mêmes soucis tenaillent les autres clubs qui s'apprêtent à s'illustrer sur l'échelon continental, à l'instar du MBB qui se fixe comme objectif la Coupe d'Afrique des clubs messieurs», révèle son président Abdelkrim Boudjeloud. La réouverture imminente de la mythique Salle bleue, au profit des trois clubs du chef-lieu de wilaya, constitue cependant une bonne nouvelle pour les sportives qui ont souffert, l'an dernier, d'un déficit chronique en matière d'espace d'entraînement et de compétition. Pour récompenser les performances réalisées ces dernières années, les pouvoirs publics commencent à changer progressivement d'attitude en prenant en considération ce critère des résultats dans l'octroi de subventions au volley-ball amateur. Il va falloir faire de même avec le sport scolaire qui en constitue le réservoir.