De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar L'APC de Béjaïa vient tout juste d'accorder à la section volley-ball du MBB, vainqueur de la Coupe d'Algérie seniors messieurs, une subvention de 150 millions de centimes. La mairie a, par la même occasion, promis son assistance pour le Machaal dès l'entame des joutes de la Coupe d'Afrique des clubs, la saison prochaine. «L'équipe du MBB ne cesse d'honorer notre région et l'ensemble du mouvement sportif national. Elle mérite largement notre attention et notre soutien», déclare Hamid Merouani qui préside la commission des affaires sociales à l'APC. Le geste a fortement ému les responsables du club qui ont souligné la disponibilité constante de la commune à leur égard. «Il est vrai que cette contribution financière vient couronner un parcours sans faute, mais je dois reconnaître que l'APC a toujours répondu aux sollicitations de la discipline dans la mesure de ses moyens», réagit Abdelkrim Boudjelloud, le président du MBB. La wilaya, au lendemain du sacre, s'était également engagée à remettre une substantielle récompense aux tenants du titre. La promesse émane du wali lui-même, au cours d'une réception offerte en l'honneur des protégés de l'entraîneur Imloul. Récemment encore, c'était la DJS qui a honoré les volleyeuses béjaouies lequelles se sont illustrées ces dernières années dans les joutes africaines. Les athlètes du ASWB, du NCB et du MBB, qui forment l'ossature de la sélection nationale, ont été reçues en grande pompe par le premier responsable local du secteur qui leur a promis aide et assistance. Les autorités locales et de tutelle semblent manifestement prendre conscience de l'importance de la discipline du volley-ball à travers la wilaya, et commencent agir en conséquence pour récompenser les efforts consentis et les performances réalisées. L'équipe nationale féminine, qui a remporté les Jeux panafricains de 2007 et occupé la seconde position aux Championnats d'Afrique qui ont eu lieu au Kenya, est, en effet, essentiellement formée de joueuses béjaouies. L'ASWB (Abderahim, Boukhima, Aïssou), le NCB (Madani, Djoudi, Mansouri, Azem, Hammouche) et le MBB dominent au sein de cette équipe nationale qui a réalisé de très bons résultats à l'échelon continental. Il se trouve même des professionnelles, évoluant essentiellement en France, qui sont aussi originaires de cette pépinière «bougiote», et dont on citera Tabet et Oulmou. Ces courageuses athlètes se préparent, désormais, à se mesurer au gotha mondial lors des jeux Olympiques de Pékin. Idem pour les garçons qui prédominent aussi au sein de l'élite après avoir mis fin à la suprématie nationale du MCA sur la discipline. L'équipe nationale seniors messieurs s'apprête, elle aussi, à prendre part à de grands rendez-vous cette année. Encadrés par de bons techniciens locaux, ces trois formations ont réussi ces dernières années des résultats probants en haut niveau. Un titre africain, coupes et championnats d'Algérie, participations honorables à des compétions continentales et régionales, et des sélections en équipe nationale, le palmarès de ces équipes est déjà bien étoffé. Sur les huit clubs (dames) de la nationale 1, Béjaïa en compte quatre. Aux trois sigles cités ci-dessus s'ajoute le RC Seddouk, un nouveau promu qui a émergé contre vents et marées. Formateurs et techniciens se plaignent, cependant, des conditions d'entraînement et du manque de moyens. Kaci Hamou, Kamel Imelloul et Mouloud Ikhedji (tous les trois ont présidé à un moment ou un autre aux destinées de l'élite nationale) auxquels on peut ajouter une longue liste de grands formateurs comme Madjid Mouzaïa, Mustapha Zerguini, Faycel Slimani ou Salim Saïdi dénoncent les mêmes contraintes logistiques et financières. Il est vrai que les pouvoirs publics ont réalisé, ces dernières années, de nombreuses structures de proximité (aires de jeu, terrains omnisports) qui peuvent servir à l'entraînement, mais les grandes salles adaptées aux compétitions internationales font toujours défaut. En plus de cette carence en matière d'infrastructures de «grand standing», la situation financière des clubs et ligues de volley-ball est également bien en dessous des résultats réalisés. Les pouvoirs publics semblent, toutefois, changer progressivement d'attitude en prenant en considération ce critère des résultats dans l'octroi des subventions aux associations sportives. Le volley-ball, étant le sport-roi à Béjaïa, il doit naturellement bénéficier d'une attention croissante et particulière. C'est, en quelque sorte, l'avenir de l'élite nationale qui en dépend.