Plusieurs ONG et juristes algériens ont plaidé, jeudi, à l'ONU, la cause sahraouie en soutenant que la situation actuelle, avec son lot de violation des droits de l'Homme, n'acceptait plus de délai supplémentaire et ont appelé la communauté internationale à agir davantage pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination. Devant la Commission de décolonisation de l'ONU qui a auditionné les pétitionnaires de plusieurs pays sur la question du Sahara occidental, le vice-président du Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, M. Saïd Ayachi, a exprimé toute sa préoccupation en ce qui concerne les violations des droits de l'Homme dont est victime le peuple sahraoui. «Ces violations sont commises par les forces de sécurité marocaines qui installent, par ailleurs, un climat de terreur alimenté par les exécutions arbitraires, la torture, les disparitions forcées, les viols de femmes et autres destructions de biens», a déploré M. Ayachi, précisant que tout cela se passe à huis clos. «Le Sahara occidental est soumis à un siège militaire et un black-out médiatique puisque les autorités marocaines accordent très difficilement l'accès aux ONG, aux médias internationaux et aux observateurs» a-t-il rapporté. «Mais malgré des entraves de différentes natures, des organisations crédibles telles que Amnesty International, Human Right Watch, le centre Robert F. Kennedy et plusieurs ONG internationales ainsi qu'une mission ad hoc du Parlement européen ont rapporté l'ampleur de ces violations qui ne cessent d'augmenter» a-t-il ajouté. Le dernier rapport en date est celui du rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, M. Juan Mendez, qui, accompagné d'un médecin légiste, a déclaré «avoir reconnu de multiples violations des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis, occupés par le Maroc», a-t-il fait savoir. M. Ayachi a, aussi, dénoncé «la spoliation illégale, par le Maroc, des ressources naturelles du Sahara occidental avec la complaisance de certains pays et d'entreprises étrangères». Il a, surtout, déploré que le Sahara occidental n'ait toujours pas eu droit à son référendum d'autodétermination tel que promis par la communauté internationale. Dans ce contexte, il a appelé au renforcement du mandat de la Mission des Nations unies pour le Référendum au Sahara occidental (Minurso) et à la tenue du référendum d'autodétermination.