Les pétitionnaires ont appelé mardi soir à New York, devant la 4e commission de l'Assemblée générale de l'Onu chargée de la décolonisation, à accélérer le processus de décolonisation du Sahara occidental. Les pétitionnaires, qui peuvent être membres d'organisation non gouvernementales (ONG), juristes ou simples citoyens du monde, ont dénoncé, au deuxième jour du débat général de la commission sur les questions de décolonisation, le statut quo qui «caractérise la question du Sahara occidental depuis maintenant des décennies» et appelé «à mettre fin à l'occupation marocaine de ce territoire». Les pétitionnaires, au nombre de 96 cette année, dont 84 concernent la question du Sahara occidental, ont eu droit chacun à quatre minutes pour s'exprimer sur une question inscrite à l'ordre du jour du débat général de la commission. Saluant la résistance pacifique du peuple sahraoui, la présidente du groupe parlementaire espagnol «Paix et liberté pour le peuple sahraoui», Mme Rosario Garcia Diaz, a qualifié d'«injustice extrême» l'occupation du Sahara occidental par le Maroc. Mme Diaz a saisi cette occasion pour lancer un «appel pressant» aux Nations unies d'organiser un référendum d'autodétermination qui permettra au peuple sahraoui de décider de son avenir en toute liberté. «La question du Sahara occidental est claire : il s'agit d'un cas de décolonisation qu'il faudra résoudre dans le strict respect de la légalité internationale et des résolutions de l'AG de l'Onu et de son Conseil de sécurité», a souligné pour sa part Felipe Briones Vives, représentant de l'Association internationale des juristes pour le Sahara occidental. Il a affirmé que le Maroc «est coupable de deux violations atroces et continues du droit international, à savoir l'occupation illégale d'un territoire par la force et le reniement au peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination». «Les revendications des sahraouis sont légitimes alors que celles du Maroc concernant une prétendue souveraineté sur le Sahara occidental ne le sont pas», a-t-il souligné. La militante sahraouie des droits de l'homme, Mme Aminatou Haidar, a déploré, dans une lettre adressée à la commission lue en son nom par Mme Boi-Tia Stevens, du centre Robert Kennedy pour les droits de l'homme et la justice, les «graves violations» des droits de l'homme perpétrées par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés. Mme Haidar a dénoncé également le «silence complice» de la communauté internationale envers ces violations, exhortant les Nations unies à exercer des pressions sur le Maroc pour qu'il mette fin à ces violations. L'universitaire algérien Smaïl Debeche a réaffirmé, pour sa part, le «droit inaliénable» du peuple sahraoui à l'autodétermination, rappelant que l'Algérie a été toujours solidaire avec les causes justes à travers le monde. «Les négociations entre les deux parties (Front Polisario et le Maroc) doivent mener à un référendum libre et démocratique qui doit inclure les options d'indépendance, d'autonomie ou d'intégration», a-t-il affirmé. «Les protestations et les manifestations quotidiennes qu'organisent les Sahraouis dans les territoires occupés prouvent leur refus du plan d'autonomie proposé par le Maroc», a-t-il relevé. L'ex-championne du monde en athlétisme, Hassiba Boulmerka, a salué, dans son intervention, le courage du peuple sahraoui et sa détermination à poursuivre sa lutte jusqu'à l'indépendance de son pays, soulignant que seul un référendum libre et transparent pourra mettre fin aux souffrances de ce peuple qui n'ont que trop duré. Un des réfugiés sahraouis, Alouat Hamoudi, est également intervenu pour témoigner des conditions difficiles dans lesquelles vivent les sahraouis dans les camps des réfugiés. M. Hamoudi a déploré, par ailleurs, la passivité de la communauté internationale quand il s'agit de régler définitivement le conflit du Sahara occidental, alors qu'«aucun pays du monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental», a-t-il souligné.