L'Algérie et l'Allemagne viennent de signer un autre traité de coopération dans la recherche et le développement scientifique, celui-ci portant sur la réalisation prochaine d'une tour solaire hybride dans la région des Hauts-Plateaux. Le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l'Enseignement supérieur, Hafidh Aouragh, et l'ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne, Götz Ligenthal, ont, en effet, signé, hier à Oran, une convention d'entente pour la construction, près de la nouvelle ville de Boughezoul (wilaya de Médéa), de cette station technologique soutenue par une technopole dédiée à la recherche sur les énergies renouvelables. «C'est une signature qui intervient après trois années d'études et de réalisations menées conjointement avec le Centre de recherche allemand de Jülich», a expliqué le représentant algérien, en soulignant l'importance de cette infrastructure pour l'avenir de l'Algérie au regard des défis énergétiques qui l'attendent, notamment dans la perspective de produire l'hydrogène, vecteur énergétique propre constituant l'une des solutions pour l'avenir. D'un montant global avoisinant les 33 millions d'euros - 20% seront pris en charge par le partenaire allemand - cette infrastructure technologique de pointe sera implantée sur une superficie de 45 hectares et devrait être réceptionnée fin 2014. Construite de manière à canaliser l'air chauffé par le soleil afin d'actionner des turbines pour produire de l'électricité (il existe deux prototypes en Allemagne et en Espagne) cette centrale à énergie renouvelable aura une capacité de production de départ qui variera entre 7 à 35 kilowatts : «La réalisation de ce projet est pour nous l'expression d'un partenariat gagnant-gagnant et de la volonté des deux partenaires à approfondir la relation pour l'avenir», a, estimé l'ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne qui, dans une intervention en marge de la signature de l'accord, a salué la «détermination du travail algérien en matière de développement des énergies renouvelables», notamment avec l'adoption, en 2011, d'un programme visant à porter la part de ces énergies à 40% à l'horizon 2030. L'aspect formation des ressources humaines algériennes est également pris en charge par le projet, puisqu'il est question de la réalisation d'une technopole qui permettra aux étudiants et chercheurs algériens de se former aux nouveaux types d'énergies et de travailler autour des techniques de développement des énergies renouvelables.La signature de cet accord de partenariat est intervenue à l'occasion de l'inauguration de la troisième édition du Salon international des énergies renouvelables, énergies propres et développement (Era), organisé par Myriade Communications, que le Centre des conventions d'Oran doit abriter jusqu'à demain mercredi. Plus de 100 entreprises nationales et étrangères prennent part à cette manifestation, qui permettra aux participants d'exposer leur savoir-faire dans les domaines des énergies renouvelables et des énergies propres et du développement. Aux côtés de 68 entreprises nationales, publiques et privées, 13 sociétés allemandes, 12 polonaises et d'autres participants, provenant de Chine, d'Espagne, de France et d'Italie, prennent part à ce rendez-vous dédié à l'économie verte et partageront leurs expériences en matière d'économie verte, pour permettre «l'émergence d'une coopération entre les entreprises nationales et internationales pour la maîtrise et le développement des concepts concernant les énergies renouvelables et le développement durable», selon les organisateurs qui indiquent qu'une quarantaine de conférences sont au programme de cette troisième édition, dont l'ambassadeur d'Allemagne a dit qu'elle était le fruit de «l'excellente coopération entre les deux pays dans le monde de l'innovation».En parallèle à cette manifestation, le Centre des conventions d'Oran abrite également le Salon international sur l'environnement, l'eau et déchets (EnviroAlgérie), organisé par la Chambre algéro-allemande de commerce, avec l'objectif annoncé de «faciliter aux entrepreneurs algériens l'accès aux plus récentes technologies et au savoir-faire dans les domaines de l'environnement, de la gestion des déchets, de l'eau, des énergies renouvelables et de l'efficience énergétique» et «de sensibiliser les entreprises et institutions allemandes aux opportunités d'affaires dans ces secteurs en Algérie». Le directeur général de la Chambre, Christoph. J Partsch, a affirmé dans une intervention que l'organisation de ce genre de manifestations s'inscrit dans la détermination d'amplifier «la coopérations entre l'Algérie et l'Europe sans dégâts pour les nappes phréatiques et l'environnement».Il reste à signaler qu'un espace a été réservé par la Coopération allemande au développement (GIZ) aux jeunes entrepreneurs en économie verte, pour donner l'occasion aux porteurs de projets de prendre connaissance des opportunités d'investissement dans les métiers liés au secteur de l'environnement.