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Nette reculade de l'université algérienne
Défaillances à tous les niveaux
Publié dans La Tribune le 16 - 10 - 2012


Photo : M. Hanèce
De notre correspondant à Tizi Ouzou,
LakhdarSiad

L'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou qui a accueilli (pour la rentrée universitaire 2012-2013) 8 635 nouveaux étudiants, compte 47 200 étudiants dont 33 370 étudiants inscrits dans le nouveau système LMD et 13 830 dans le système dit classique, apprend-on de responsables de cette fac. Les nouveaux étudiants sont tous inscrits dans le nouveau système LMD (Licence-Master- Doctorat). Ils sont environ 1 868 enseignants permanents dont 251 de rang magistral, professeurs, maîtres de conférence de classe A, 122 maîtres de conférence de classe B et 190 enseignants hospitalo-universitaires à former le staff de l'encadrement. Sans compter les 139 autres nouveaux enseignants en voie d'être recrutés. La direction a lancé, pour cette nouvelle rentrée universitaire, 10 nouvelles branches de formation de licence et 27 autres nouvelles formations de master pour un total de 75 branches de licence et 88 de master. Toutefois on se rappelle que, durant l'année universitaire précédente, des aléas assez importants ont été signalés et portés à qui de droit. Ainsi, dans certaines formations spécialisées telles que les sciences médicales, l'inscription au doctorat est pratiquement problématique en raison du manque d'encadrement de niveau requis et le manque de moyens didactiques de recherche scientifique. Dans cette spécialité, à l'université Mouloud-Mammeri -et en contradiction avec des normes scientifiques, appliquées dans la formation des diplômes de cette filière- on comptait à cette date seulement 8 professeurs, 5 docents et 155 médecins pour un total d'étudiants
inscrits estimé à 3 000. Un des résultats de cette politique qui semble vouer tout à l'échec : Même pas une dizaine de soutenances de doctorat depuis l'existence de la filière à Tizi Ouzou. On parle de la surcharge des activités professionnelles des enseignants au niveau du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, délaissant ainsi le volet formation des étudiants et le manque de conditions sociales, adéquates comme le logement, les moyens pédagogiques et scientifiques dérisoires. Au sujet de l'encadrement, l'université de Tizi Ouzou (Ummto) disposait à la même époque de 1 680 enseignants permanents alors qu'elle aurait besoin d'un «effectif théorique» de 3 100 enseignants permanents, en respect de la norme universelle qui suppose un enseignant pour 15 étudiants, faisant au total un manque à gagner de plus de 1 100 enseignants permanents, notamment les filières d'architecture, les sciences économiques et les filières de langues étrangères. S'agissant de la situation générale dans laquelle patauge depuis des années l'université algérienne, il est utile
de souligner qu'un consensus s'est dégagé quant au faible niveau des enseignements dispensés et la déliquescence qui domine sa gestion. «L'université algérienne avant l'indépendance avait produit quelques prix Nobel. Au lendemain de notre indépendance, les questions scientifiques se sont peu à peu éclipsées au profit de postures identitaristes de plus en plus rétrogrades. A partir des années 1970, la société a été violemment confrontée à la politique d'arabisation qui n'a jamais été linguistique mais visait l'instauration d'une posture conservatrice, animée d'une haine antiscientifique de laquelle naîtra, encouragé qu'il était, l'islamisme qui gangrènera la société et la vie quotidienne», a soutenu, récemment, dans une déclaration à une consœur, le professeur des sciences du langage à l'université Alger-2 et aussi directeur du Centre national pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight (Cnplet), ajoutant : «Le savoir et ses porteurs étant contraints à la mutité et disqualifiés au profit des idéologues conservateurs, quelle que soit la langue, l'université algérienne ne peut que dégringoler et c'est à un véritable délabrement qu'on assiste aujourd'hui. La loi n'y est pas respectée, l'éthique encore moins. Il ne reste presque plus que des murs qui meublent les statistiques». Le même professeur a été plus qu'amer en affirmant : «On est passé d'une élite francisante à une élite contrainte de baragouiner en arabe scolaire et, enfin, à une élite qui ne maîtrise ni l'arabe ni le français (…) Entre temps, la tradition universitaire n'a pu prendre forme et s'incruster dans les esprits» avec cette remarque de taille sur l'orientation, la clochardisation et la manipulation de l'esprit universitaire : «Le leadership dans les universités, contrôlées par le pouvoir et organisées comme des partis monolithiques, est donné aux moins bons (plus dociles) en complète contradiction avec la réglementation exigeant que les plus anciens des plus gradés soient hissés à la tête des institutions. La gestion autoritaire en est une conséquence logique. L'essentiel était devenu d'obtenir un diplôme universitaire par n'importe quel moyen et non pas le savoir scientifique équivalent. La société et l'économie ( ?) n'étant pas organisées autour du mérite, le reste vient de lui-même». Autre symptôme de la reculade de la fac algérienne, la violence endémique qui y sévit et qu'aucun responsable ne semble maîtriser jusqu'à présent malgré les graves dérapages et les conséquences négatives sur le déroulement normal des cursus et la réputation d'un tel lieu de savoir et de recherche. On rappellera, entre autres incidents graves, l'agression de plusieurs étudiants dans l'enceinte même de l'université Mouloud-Mammeri par des «extras». En réaction, ce sont les étudiants qui avaient organisé un rassemblement à l'intérieur du campus universitaire Hasnaoua-1 pour dénoncer «l'immobilisme de l'Administration devant la dégradation des conditions d'hébergement que ce soit sur les plans sécuritaire ou social». Alors que les conditions d'hébergement et d'études dans les cités universitaires et les campus sont déclarées infectes par les étudiants.Qui stoppera l'hémorragie de l'université algérienne ou qui s'en soucie réellement, du moins ?


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