Photo :Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Pour les formations médicales par exemple, l'inscription au doctorat était quasiment bloquée pour cause de manque d'encadrement et de moyens didactiques de recherche scientifique. Nombre d'étudiants n'ont pas eu la chance d'accéder à la post-graduation et ont manifesté leur colère face à cette «injustice» inattendue dans leur cursus universitaire après des diplômes de licence ou d'ingéniorat. Pour cette année universitaire 2011-2012, le département de médecine de l'université Mouloud Mammeri (UMMTO) souffre d'un déficit en encadrement pédagogique de haut rang. On compte, en effet, seulement 8 professeurs,5 docents et 155 médecins pour un total d'étudiants inscrits estimé à 3 000, en violation des normes scientifiques appliquées dans la formation des diplômes de cette filière. Comme en témoigne aussi le nombre de thèses de doctorat soutenues, même pas une dizaine, depuis l'existence de la filière à Tizi-Ouzou, selon un enseignant de ce département. Ce dernier justifie cette insuffisance par la surcharge des activités professionnelles des enseignants au niveau du CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou – qui ne peut, par ailleurs, accueillir tous les internes du département – délaissant ainsi le volet formation des étudiants, mais aussi par «l'absence de conditions sociales comme le logement et le très peu de moyens pédagogiques et scientifiques qui permettent de progresser dans la carrière de chercheur ou tout simplement de formateur en disciplines spécialisées. Le même enseignant souligne, également, l'absence de certaines spécialités dans le département. Au mois de mars dernier, les étudiants du département de chirurgie dentaire, de l'université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, avaient mené une grève illimitée pour demander le rétablissement du titre de docteur en chirurgie dentaire, suspendu en 2007, selon le comité des étudiants.D'autre part, les responsables de l'université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou ont annoncé cette année que l'offre de formation dans le système LMD a été enrichie au titre de l'année universitaire en cours par le rajout de 23 nouvelles formations de licence et 22 autres de master. Ainsi, les offres de formation sont passées de 42 à 65 pour la licence et de 39 à 61 pour les offres de formation de master, selon le vice-rectorat chargé des formations graduées. L'université Mouloud Mammeri a accueilli pour cette rentrée universitaire environ 47 000 étudiants, dont 9 013 nouveaux inscrits dans 18 filières. 55% de cet effectif sont inscrits dans le régime LMD, selon la même source qui souligne le basculement total vers le système LMD de toutes les filières, à l'exception de celles de la médecine, la pharmacie et la chirurgie dentaire. Aussi, l'université de Tizi-Ouzou dispose de 1 680 enseignants permanents alors qu'elle aurait besoin d'un effectif théorique de 3 100 enseignants permanents, en respect de la norme universelle qui suppose un enseignant pour 15 étudiants, soit un manque de plus de 1 100 enseignants permanents, notamment dans les filières d'architecture, les sciences économiques et les langues étrangères.Par ailleurs, les résidents du pôle universitaire Tamda II, à une quinzaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de wilaya, de l'université de Tizi-Ouzou, dénoncent, dans une déclaration rendue publique cette semaine, la situation sécuritaire «chaotique» qui prévaut dans leur résidence et les conditions sanitaires et socio pédagogique ainsi que le manque d'infrastructures d'hébergement. L'inexistence d'une clôture de la cité universitaire serait la goutte qui a fait déborder le vase, selon les protestataires qui font également état de l'absence d'une infirmerie, de chauffage, d'un autre restaurant pour absorber le flux des étudiants, outre le manque d'effectif pédagogique. Dans la même déclaration, les étudiants s'insurgent contre «la propagande» lancée par l'ENTV, qui a projeté, «une mascarade qui met en scène un reportage monté de toutes pièces, avec la complicité de la direction de la cité afin de donner une image tronquée et idéaliste de la cité tout en évitant, bien sûr, de filmer le véritable décor d'une cité en chantier».