De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Beaucoup de choses ont été écrites ces dernières années sur les importateurs véreux qui échappent au fisc en recourant à des procédés machiavéliques. Fausses déclarations aux douanes, registres du commerce fictifs établis aux noms de personnes décédées ou ne vivant plus en Algérie, introduction de produits contrefaits sur le marché national, abandon des marchandises avariées sur les quais en cas de découverte du pot aux roses afin échapper à la justice, la presse fait écho périodiquement de scabreuses affaires de ce genre. Conséquemment, les importateurs traînent, depuis au moins une décennie, la triste réputation de vivre en «parasites» qui se sucrent impunément sur le dos du contribuable. Le ministère des Finances a pris récemment des mesures énergiques pour éradiquer définitivement ces pratiques qui portent gravement atteinte à l'économie nationale en mettant en danger la santé et la sécurité du consommateur. Instruction a été, en effet, donnée aux banques de conditionner, à compter du 1er octobre dernier, la domiciliation de tout opérateur à la fourniture d'un numéro d'identification fiscal consigné sur une carte magnétique. Les services des impôts, les banques et les Douanes algériennes collaborent étroitement, depuis, pour finaliser cette informatisation qui permettra un meilleur contrôle des opérations en réduisant de plusieurs crans la marge de manœuvre des fraudeurs. Cette initiative louable, qui a requis l'approbation de tous les intervenants sérieux dans le secteur, a cependant soulevé les réserves de certains importateurs qui ont vainement sollicité l'ajournement de sa mise en application effective. Second port à l'échelle nationale en matière de trafic général des marchandises et en termes de recettes budgétaires, le terminal marin de Béjaïa a déjà intégré cette évolution technique dans sa gestion quotidienne. «La numérisation de l'identifiant fiscal permet à nos services de gagner beaucoup de temps, et surtout d'être efficaces dans les opérations de dédouanement et de contrôle. Cela permet aussi aux opérateurs de lever leurs marchandises dans des délais raisonnables», constate M. Zitouni, le directeur des Douanes, en soulignant que ce nouveau mode opératoire rajoute aussi à la performance du port de Béjaïa qui a été retenu pour faire partie du projet euro-méditerranéen «MedaMos, autoroutes de la mer». Notre interlocuteur insiste sur la nécessité de poursuivre cette œuvre de modernisation des instruments du commerce extérieur pour répondre aux exigences des marchés. «D'autres équipements électroniques comme les scanners pour le contrôle rapide des véhicules, des conteneurs et de divers chargements de produits sont également prévus afin d'avoir toute la transparence nécessaire et la célérité exigée dans le traitement des marchandises», poursuit M. Zitouni en soulignant que les services portuaires de Béjaïa bénéficieront sous peu de l'expertise européenne en la matière pour améliorer -qualitativement et quantitativement- leurs prestations. Même si aucun bilan n'a été établi pour le moment concernant l'adoption de «la puce électronique» dans l'identification des opérateurs, les services des Douanes se montrent satisfaits de cette nouvelle approche et qualifient, d'ores et déjà, ses résultats de positifs. «On travaille présentement en étroite collaboration avec les services des impôts et ceux de l'EPB pour faire le point sur la situation. Un premier bilan sera dressé dans les jours qui viennent. Mais on peut dès lors parler d'un impact positif», insiste toujours notre interlocuteur.