Trois semaines après l'incident du drone détruit par l'armée sioniste, l'Iran affirme être en possession d'images de zones sensibles sur le territoire israélien. Des images qui seraient, selon les responsables iraniens relayés par les agences de presse étrangères, prises par un drone du Hezbollah au dessus d'Israël. C'est du moins la déclaration faite par Esmaïl Kossari, président de la commission de défense du Parlement iranien à la télévision Al-Alam. «Ce drone a envoyé en direct les images prises et nous sommes en possession des images des zones interdites d'Israël», a déclaré M. Kossari à la télévision en langue arabe. «Nous avons aussi la capacité de produire des drones d'attaque», a-t-il ajouté. «C'est pourquoi nous disons que si Israël veut mener la moindre action contre nous, nous y répondrons sur le territoire de ce régime», a-t-il ajouté. Les Israéliens n'ont pas gardé le silence sur cette déclaration. En début d'après midi, un haut responsable de l'armée sioniste a rejeté les affirmations de Téhéran au sujet des images du drone. «Je ne pense pas qu'il y ait eu un appareil photo», a déclaré cet officier du commandement Nord de l'armée israélienne, sous couvert d'anonymat, tout en reconnaissant qu'une «enquête est toujours en cours». L'officier israélien a indiqué, par ailleurs, qu'à sa connaissance, «il n'y avait pas d'arme à bord du drone» abattu. Même s'il n'a pas permis de collecter d'information, le survol du territoire israélien par ce drone «est une démonstration de savoir-faire», a-t-il déclaré, car cela prouve que l'engin peut «voler au-dessus d'Israël pour une longue durée, et pourrait à terme être en capacité de filmer». Il a également évoqué des craintes sur le développement de «drones suicidaires», qui pourraient transporter des explosifs et être envoyés s'écraser sur des cibles israéliennes. Rappelons que le 6 octobre, un drone iranien, appelé Ayoub, a été envoyé par le Hezbollah libanais au-dessus d'Israël en survolant la Méditerranée avant d'entrer dans le ciel israélien dans un secteur proche de la bande de Ghaza. L'appareil aurait été détruit par un chasseur israélien alors qu'il se trouvait dans le nord du désert du Néguev où se trouvent les installations nucléaires israéliennes. La radio militaire israélienne avait précisé, alors, que le drone, qui ne transportait pas d'explosifs, avait survolé le territoire israélien pendant une demi-heure et qu'une première tentative pour l'abattre au moyen d'un chasseur F-16 avait échoué. Ce n'est qu'à la deuxième tentative qu'il avait explosé. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait déclaré à l'époque que le drone iranien, «assemblé et monté au Liban», avait traversé des centaines de kilomètres au-dessus de la mer avant de franchir les lignes ennemies et d'entrer en Palestine occupée (...) et avait survolé des installations sensibles et importantes sur des dizaines de kilomètres jusqu'à ce que l'ennemi le repère près (du site nucléaire) de Dimona». M. Kossari a déclaré que le Hezbollah possédait des drones «encore plus développés». Dimanche, le ministre iranien de la Défense, le général Ahmad Vahidi, a indiqué que «la République islamique d'Iran possédait actuellement des drones bien plus développés que le drone envoyé par les forces du Hezbollah au-dessus du territoire du régime sioniste». «Le survol de ce territoire par ce drone a été (...) un coup dur pour ce régime sioniste», a-t-il affirmé. «Ce régime avait fait beaucoup de propagande sur les capacités de son système de défense anti-aérien et le dôme d'acier (système de protection anti-missile d'Israël) mais ce drone les a humiliés», a-t-il ajouté.