L'inflation, la réforme du système financier et le marché parallèle de la devise étaient les principales questions soulevées, hier, par les députés lors des débats sur la déclaration annuelle du gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci. En fait, les représentants du peuple ont axé leurs interventions sur la nécessité de trouver une solution aux marchés noirs de la devise qui sont devenus une menace sérieuse pour l'économie nationale.Pour certains intervenants, «la position du gouvernement sur ce point reste ambigüe», allusion faite aux déclarations contradictoires de certains membres de l'exécutif. Pour cela, les membres de l'APN ont insisté sur la nécessité de trouver une solution à ce phénomène, lequel ne fait qu'accentuer certains crimes économiques, tels que le blanchiment d'argent et la fuite des capitaux à l'étranger. Des députés se sont même interrogés sur l'absence de bureaux de change dans le pays bien que le cadre réglementaire soit mis en place depuis 1996. Dans le même sillage, d'autres ont demandé la révision de l'allocation touristique, fixée actuellement à 140 euros. Concernant le secteur bancaire, plusieurs questions ont été adressées au patron de la Banque d'Algérie, notamment sur l'absence de banques privées algériennes et les bénéfices des banques étrangères, qui «sont au-dessus des normes» en raison de l'utilisation de financements à court terme, selon un député. Les membres de la septième législature ont également soulevé le phénomène de l'inflation dont le taux ne cesse d'augmenter. Pour les intervenants, le gouvernement doit trouver et mettre en place les moyens appropriés afin de mettre fin à cette hausse qui remet en cause les acquis de certaines couches de la population.Laksaci, dans sa présentation des agrégats économiques et financiers du pays n'a pas mâché ses mots, affirmant que la diversification économique est plus qu'une nécessité afin de prémunir le pays et ses recettes contre d'éventuels chocs externes. En chiffres, le patron de la BA a estimé que la croissance économique globale a reculé en 2011 de 2,4%, contre 3,4% en 2010, à cause du ralentissement du secteur des travaux publics. Ce qui a causé un recul de la croissance hors hydrocarbures à 5,2% en 2011, contre 6% en 2010, et ce en dépit des performances de l'agriculture et des services. Au sujet de l'inflation, le gouverneur de la BA a reconnu que son rythme s'est accéléré durant le second semestre 2012 et ce en raison de la désorganisation et la spéculation qui caractérisent le marché et qui touchent une grande partie des produits alimentaires. Pour le cours du dinar, il dira qu'il s'est amélioré en moyenne de 2,1%, en 2011, face au dollar, par rapport à 2010, alors qu'il a baissé de 3 % face à l'euro. S. B.