La visite effectuée, hier, par Hillary Clinton en Algérie éloigne-t-elle le spectre de l'intervention militaire qui plane depuis plusieurs mois sur le nord du Mali ? Cela reste désormais possible si l'on se réfère aux propos tenus par la secrétaire d'Etat américaine à l'issue de son entretien avec le chef de l'Etat, M. Abdelaziz Bouteflika. «Nous sommes convenus d'assurer le suivi de ces discussions par le biais des experts en mode bilatéral et dans le cadre de concertations avec les partenaires de la région, avec l'Union africaine, la Cédéao et les Nations unies pour essayer de trouver des solutions à ces problèmes», a ainsi déclaré Hillary Clinton. Cette option de «suivi des discussions» écarte ainsi de fait l'imminence de l'action militaire que d'aucuns croyaient très proche, notamment depuis l'adoption de la résolution onusienne 2071. Mais les Etats-Unis ne semblent pas- contrairement à leur tradition- succomber à la tentation de la guerre dans la région du Sahel. Mais cela élimine-t-il pour autant le scénario d'une intervention «déguisée» ? La question restera pendante. Pour le moment, la première puissance mondiale privilégie la voie des discussions avec, notamment, des partenaires directement concernés par la situation qui prévaut dans le Sahel et particulièrement dans le nord du Mali. Hillary Clinton annonce «avoir eu avec le Président Abdelaziz Bouteflika, des discussions très approfondies sur la situation qui prévaut actuellement dans la région du Sahel, et plus particulièrement au nord du Mali». La secrétaire d'Etat américaine révèle que les discussions qu'elle a eues avec Bouteflika visaient à trouver les moyens les plus adaptés «pour faire face à la situation très complexe et aux problématiques très compliquées au nord du Mali, mais aussi pour faire face aux problèmes du terrorisme et de trafic de drogue dans la région». Autrement dit, les Etats-Unis restent attachés à l'option portant sur la recherche d'un plan de nature à affaiblir la menace terroriste dans la région. Et ce qu'on ne peut pas entendre de manière claire de la bouche d'un diplomate, les militaires se chargent de l'expliquer. «L'effort doit être mené pour travailler avec les pays de la région, afin de s'assurer qu'Al-Qaïda ne développera pas ce genre de base au Mali. Il doit y avoir un effort qui doit être développé en collaboration avec d'autres pays de la région qui partagent la même préoccupation», avait soutenu un responsable militaire américain. Pour ce dernier, «les Etats-Unis sont prêts à discuter avec leurs partenaires régionaux d'un plan qui traiterait cette menace et comment y faire face». Pour ce qui est de la position algérienne, on ne peut se référer qu'à la déclaration d'Abdelkader Messahel tenue à Washington. «Il y a une approche partagée dans la recherche d'une solution assurant la stabilité, la préservation de l'intégrité territoriale du Mali, tout en éradiquant le terrorisme et le crime organisé par tous les moyens y compris par la force», a-t-il soutenu.