De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
La modernisation de la ville du vieux rocher bat son plein depuis plus de cinq ans. Les esquisses relatives aux projets structurants s'entremêlent et la puissance virtuelle de l'informatique offre bien des perspectives pour la réalisation de décors dans lesquels baigneraient les nouvelles œuvres urbanistiques de Constantine. Des courts métrages et des séquences vidéo sont projetés aux divers responsables en charge de cette «mue» urbaine. Le respect du cachet architectural du relief local est revendiqué par les divers spécialistes interrogés. «Il faut préserver le panorama et le tissu urbain propre à cette cité millénaire et veiller au ménagement des contours historiques de la ville. Et cela concernera tout le processus d'ajustement ou de réhabilitation», dira un architecte. Cette demande revient tel un leitmotiv à chaque fois que le sujet de l'aménagement urbain est remis sur la table par des responsables ou des assemblées locales et ce, depuis le lancement des multiples opérations de réhabilitation du vieux bâti dans la ville. Constantine en plein chantier n'a pourtant réservé aucune place pour l'art. Artistes et paysagistes locaux ne sont point associés à la gestion urbaine et l'aménagement de la ville. A Constantine, les deux assemblées -communale et de wilaya- se contentent, jusqu'ici, de «résoudre» des problèmes d'urgences, plaçant l'aspect esthétique de la ville au second plan, pour ne pas dire l'ignorent complètement. Pis, impuissantes, elles ferment les yeux sur des altérations de sites. L'exemple est donné avec la place Kerkri aménagée sans goût et la cité Bardo qui devrait accueillir un grand square. Toutefois aucun aperçu de ce que sera ce site, récupéré après le déménagement des familles qui y habitaient, n'est donné. «Une fois le Transrhumel achevé les responsables seront obligés de porter les travaux sur Bardo afin de compléter la tranche de modernisation», éclaire un universitaire. L'œuvre en question qui prend au fur et à mesure forme dans le panorama Constantinois est de grande envergure et de haute facture. Ses concepteurs ont signé une belle œuvre respectueuse de l'harmonie architecturale de la ville. En observant la vallée du Rhumel depuis le pont Sidi Rached, on embrasse un paysage admirable. Et on a décidé que cette vue splendide vers le Sud devait être préservée. C'est la base de travail des architectes du groupe Andrade Gutierrez, qui ont conçu la maquette. Le Bardo, la vieille ville, le centre-ville doivent s'inscrire dans cette philosophie et cette lignée.