Le gouvernement a amendé, il y a quelques jours, le décret relatif au statut de l'athlète de haut niveau. L'amendement a concerné deux articles seulement (16 et 23). Le premier hisse les sportifs qui décrocheront les 1res, 2es et 3es places dans les sports individuels ou par équipes (sports individuels et/ou sports collectifs) aux Jeux méditerranéens, Jeux africains et Jeux arabes, dans une discipline sportive non olympique reconnue par le Comité international olympique, au statut d'athlète d'élite, avec tous les avantages sur le plan de la préparation et de la rémunération que ça implique. Alors que ce statut n'était applicable qu'aux sportifs des disciplines non olympiques, qui réalisaient de bons résultats dans les Championnats ou Coupes du Monde. Quant au deuxième amendement, il est relatif à la rémunération afférente mais aussi à son augmentation pour les sportifs concernés par le statut du sportif de 2007. Décret venu en application de la loi relative à l'activité sportive de 2004, qui comprend quelques dispositions concernant les primes et la rémunération. Comme d'ailleurs dans d'autres textes règlementaires. Sans plus. Cela, dans le but d'encourager les athlètes algériens à faire dans la performance. On se rappelle que dans le milieu des années 90, en dépit du fait qu'ils n'avaient pas de statut et que les rémunérations étaient dérisoires, des athlètes comme Boulemerka ou encore Noureddine Morsli, pour ne citer que ces deux, ont réussi des prouesses lors des Jeux Olympiques de l'époque et du Championnat du Monde. Présentement, avec la promulgation du statut, aux termes duquel les sportifs concernés jouissent d'immenses avantages, on ne peut pas dire qu'ils ont réalisé des miracles. Si l'on excepte le handisport et Tewfik Mekhloufi qui a décroché la seule médaille d'or algérienne, tous les autres ont brillé par la médiocrité, n'ayant même pas pu se qualifier au deuxième tour lors des derniers jeux Olympiques. Donc si, avant, certains arguaient de l'absence de statut pour justifier les défaites, aujourd'hui aucun prétexte ne saurait être avancé. Car finalement le hic n'est pas tant dans les textes règlementaires, qui sont bons au demeurant, que dans la logique, la stratégie et la politique globale du sport en Algérie. La navigation à vue, le manque de préparation, l'absence d'entraînement par équipes sont autant de facteurs qui sont loin de favoriser la performance, voire l'excellence sportive. Il ne s'agit donc pas de distribuer de l'argent à tout-va sans en exiger la justification de son utilisation et, surtout, la contrepartie en résultats.C'est-à-dire en titres régionaux, mondiaux, olympiques. Pour y arriver, il faut un véritable toilettage et repenser toute la politique sportive dans notre pays. Car l'Algérie regorge de jeunes sportifs qui ne demandent qu'à montrer leur capacité pour peu qu'on les encadre et qu'on les laisse dégager leur énergie. Au maximum. F. A.