Les ravages de la drogue au sein des populations, particulièrement juvéniles, sont immenses. Selon l'Office national de lutte contre la toxicomanie, le phénomène de la drogue en Algérie a pris des proportions alarmantes d'où l'importance de multiplier les centres de désintoxication pour une prise en charge adéquate. A Aïn Témouchent, un nouveau centre intermédiaire de soins en toxicomanie (Cist) vient de voir le jour. «Il est appelé à jouer un rôle déterminant dans la prise en charge des fumeurs occasionnels et toxicomanes» a affirmé le médecin, chef de service de ce centre, dans une déclaration à l'APS. «Cette infrastructure, a précisé le docteur Kedadra Nassreddine, remplit une mission de coordination entre les toxicomanes et leurs familles, en assistant les aidants naturels que sont les familles pour la prise en charge de leurs enfants toxicomanes, d'une part, et entre les toxicomanes et les autres institutions de l'Etat, d'autre part». Dans ce cadre, «le cist prend en charge l'accueil et les soins des fumeurs occasionnels et les toxicomanes en leur prodiguant des conseils, de l'assistance, ainsi qu'en les orientant vers d'autres structures», a-t-il ajouté. Ouvert progressivement, depuis le 1er juillet écoulé et inauguré, hier jeudi à l'occasion du 1er novembre 2012, le cist d'Aïn Témouchent dispose d'une cellule d'écoute composée de quatre psychologues, d'une salle de consultation psychiatrique, aux côtés d'une salle de relaxation dotée de fauteuils adaptés pour la thérapie de groupe. L'infrastructure dispose également d'une salle de projection de films documentaires sur la toxicomanie, d'un laboratoire d'analyses toxicologiques et d'une salle d'observation de deux lits. «Toutefois, ce cist n'est nullement un centre de cure» a tenu à préciser le Dr. Kedadra, ajoutant que les toxicomanes concernés sont orientés vers le centre de Sidi Chahmi à Oran. «Notre mission est surtout préventive et de sensibilisation», a-t-il dit. Quelque 15 centres de cures, dont un à Tlemcen et un autre à Sidi Bel Abbès, sont en cours de réalisation à travers le territoire national. Les responsables du cist mettront prochainement en service un numéro vert pour les contacts et ouvriront une salle de sports. Cette structure a accueilli, depuis le 1er juillet dernier, un total de 102 patients, dont 62 primaires dont deux adolescents âgés de 12 et 14 ans ainsi que 40 toxicomanes. L'Algérie ambitionne de construire, d'ici 2014, quinze centres intermédiaires de cure pour toxicomanes. Des structures susceptibles de combler le déficit accusé en la matière, a-t-on rappelé, notant qu'actuellement deux établissements seulement assurent l'hospitalisation des toxicomanes à l'échelle nationale, à savoir l'hôpital de Blida et celui d'Oran. R. S.