Fortement présente sur le terrain, l'association El Amel Cpmc d'aide aux personnes atteintes de cancer, continue de multiplier ses actions de sensibilisation et de lutte contre le cancer. A l'occasion du mois d'octobre, Mois mondial de lutte contre le cancer du sein, cette association, par la voix de sa secrétaire générale, Hamida Kettab, a annoncé que le mammobile (centre mobile de dépistage du cancer du sein) devrait être prochainement opérationnel. Lors de la soirée «ruban rose» (soirée de bilan des activités organisées par l'association depuis octobre 2011), organisée mardi dernier, à l'hôtel Sofitel, Mme Kettab a indiqué que ce mammobile sillonnera les régions enclavées. Il s'invite chez les femmes rurales qui ne peuvent pas se déplacer en ville pour faire une radiographie ou une mammographie. Elle a rappelé que Biskra a été choisie comme wilaya pilote pour le lancement de cette campagne de dépistage de masse. Ainsi, selon notre interlocutrice, «pour cette première étape, l'opération devrait toucher plus 80 000 femmes âgées entre 40 et 69 ans». Le dépistage précoce du cancer du sein étant crucial pour augmenter les chances de guérison, ce mammobile devrait permettre de réduire de 30% la mortalité causée par cette maladie. La mobilisation de l'association El Amel a permis également la création d'une unité de sénologie à Biskra, à l'EHS Bennacer-Bachir. La responsable de l'association a évoqué le rôle déterminant de cette unité, inaugurée en mai dernier, «première du genre sur le territoire national», a-t-elle dit. Elle dispose d'une équipe pluridisciplinaire (chirurgiens, radiologues, gynécologues, infirmiers, biologistes, radiologues…) qui a bénéficié d'une formation à Alger. Une équipe du service de sénologie du Centre Pierre et Marie Curie, à sa tête le professeur Ahmed Bendib, se déplace régulièrement sur place pour prêter main forte à l'équipe locale. Cette unité accueille des patientes issues de la wilaya de Biskra et des régions limitrophes. Depuis son ouverture, elles n'ont plus à se déplacer sur Alger et Blida. Toutefois, la radiothérapie, étape essentielle dans la prise en charge, n'est pas disponible. Un problème qui se pose avec acuité à l'échelle nationale. La majorité des centres de radiothérapie sont à l'arrêt. Une situation dramatique qui est soulevée autant par les associations de malades que par les spécialistes qui tirent la sonnette d'alarme. Récemment, le Professeur Kamel Bouzid, chef du service d'oncologie médicale du Cpmc, avait dénoncé les conditions de prise en charge des malades atteints de cancer, et plus particulièrement la difficulté liée à l'accès à la radiothérapie. Il a avait décrit une situation catastrophique, précisant que «les rendez-vous au Cpmc sont fixés à septembre 2013, à Oran à janvier 2014 et à Constantine les machines sont pratiquement à l'arrêt», ajoutant que «les trois accélérateurs acquis ne sont pas installés pour des raisons bureaucratiques». A. B.