Photo : M. Hacène Par Amirouche Yazid Le FFS ambitionne de récolter des résultats meilleurs que sa faible moisson lors des locales de 2007, qui ont vu le parti céder plusieurs de ses fiefs traditionnels. Mais au-dessus des résultats proprement dits, le parti s'inscrit dans la logique de réhabilitation du politique, de remobilisation du parti et de la société. A la veille du coup d'envoi de la campagne électorale pour les élections locales du 29 novembre prochain, le premier secrétaire du FFS a animé une conférence de presse dans laquelle il est revenu sur le contexte de cette consultation. Sur le plan international, le FFS estime que «la capacité d'intervention du gouvernement algérien pour infléchir le cours de ces événements apparaît limitée et que l'Algérie risque d'être entraînée dans une intervention militaire au Mali». Le parti d'Aït Ahmed ajoute que «ceci remettrait en cause toute la doctrine de défense de notre pays (…) et qu'elle est révélatrice de l'échec de sa diplomatie».Sur le plan national, le FFS déclare que des facteurs ne confortent pas l'option d'une participation à cette joute électorale. Le parti dresse, à ce propos, un tableau noir de la situation du pays. Pour le FFS, la conjonction d'une faiblesse gouvernementale et d'une situation économique et sociale délétère persiste. Le pouvoir a tenté d'acheter la paix sociale, mais le répit a été de courte durée. L'opinion est toujours dans l'attente d'une politique de l'emploi conséquente. L'inflation et l'évolution des prix affolent les familles algériennes. L'investissement industriel est très faible. Les conflits sociaux continuent. Le vieux parti d'opposition conclut ainsi à un constat qui relève que jamais le pays ne s'est retrouvé aussi vulnérable, paradoxalement conforté par la persistance d'un «statu quo politique». Toujours au sujet des élections locales, Ali Laskri a exprimé les appréhensions du parti de voir cette consultation s'ajouter à «la longue histoire des occasions perdues par un pouvoir qui ne peut pas, qui ne veut pas ou qui ne sait pas entreprendre de vraies réformes». Le FFS tient à souligner qu'il ne se fait pas d'illusion quant aux prérogatives plus que jamais réduites des élus locaux. «Le FFS a décidé de participer en dépit d'un dispositif législatif qui ignore les principes de libre administration et d'autonomie de gestion financière pour des organes délibérants que constituent les APC et les APW», a soutenu Laskri. Ce dernier a dénoncé par ailleurs les enquêtes menées par des services de la Gendarmerie nationale en convoquant des candidats à cette élection. Le premier secrétaire du FFS fait savoir que ces enquêtes ont concerné non seulement des candidats mais surtout des candidates, notamment dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj. Une telle attitude «policière» est antinomique avec la prétention d'encourager la participation de la femme à la politique, explique le conférencier. Il indiquera, au sujet du dispositif visant à contrer la fraude, que le parti va peser dans le contrôle du déroulement du scrutin. Il faut noter que le FFS a présenté 22 listes APW et 319 listes APC, à travers 34 wilayas du pays. La représentation féminine sur les listes FFS est estimée à 40%. La moyenne nationale d'âge est de 41 ans, pour une composante universitaire de 58%. Les dirigeants du FFS se recueilleront par ailleurs aujourd'hui, à Aït Yahia (Tizi Ouzou) à la mémoire de Mbarek Mehiou, ancien cadre du parti assassiné le 4 novembre 1995.