Le Front des forces socialistes prend part aux élections locales, position qui s'inscrit dans le même sillage qui a été à l'origine de sa participation aux législatives du 10 mai dernier. C'est avec 22 listes APW et 319 autres pour les communales que le parti d'Aït Ahmed marque sa présence à travers les 34 wilayas du pays. M. Laskri, premier secrétaire national du FFS, a tenu une conférence de presse, hier, soit à la veille du début de la campagne électorale pour les élections locales. Dans sa déclaration préliminaire, il a été précisé que la participation du FFS aux élections locales est qualifiée de «modeste» pour la formation politique d'Aït Ahmed, conséquence directe du refus des responsables du FFS de «parrainer des candidats et des listes de circonstances». Il s'agit pour le Front des forces socialistes d'une participation «liée au contexte et destinée à poursuivre l'effort de réhabilitation du politique, de remobilisation du parti et de la société». L'option politique promue par le parti d'Aït Ahmed et traduite par sa participation aux dernières législatives marque ainsi le divorce avec sa démarche de boycott. Pour le parti d'Aït Ahmed, les mutations en cours dans le monde ont été prises en compte dans la décision du FFS de se redéployer sur la scène politique nationale, notamment par sa participation aux élections. Le FFS, après avoir exprimé sa «préoccupation et son inquiétude» sur la situation prévalant au Sahel, a affiché ses inquiétudes quant à «des pressions politiques et diplomatiques qui pourraient être exercées sur l'Algérie». Pour Ali Laskri, «aujourd'hui, nous sommes forcés de constater que la capacité d'intervention du gouvernement algérien pour infléchir le cours de ces événements paraît limitée et que l'Algérie risque d'être entraînée dans une intervention militaire au Mali». A ce propos, pour le FFS, la crise malienne risque d'ouvrir «la porte à une remise en cause des frontières héritées de la période coloniale et de toutes les résolutions prises au sein de l'OUA, actuellement l'Union africaine», d'autant plus que les acteurs extra-régionaux sont motivés par leurs intérêts géostratégiques. Pour en revenir à la situation intérieure, vu «la conjoncture d'une faiblesse gouvernementale et d'une situation économique et sociale délétères et persistantes», la formation d'Aït Ahmed compte «poursuivre l'effort de réhabilitation du politique, de remobilisation du parti et de la société» engagé depuis sa décision de renouer avec les élections. Tout en relevant qu'«il faut beaucoup de courage, de lucidité et d'exigence politique pour demander aux électrices et aux électeurs de se rendre aux urnes», M. Laskri souligne qu'«aucune force partisane, aucune équipe communale ou de wilaya n'est en état de se battre efficacement pour l'intérêt de la collectivité, pour la gestion des affaires locales et pour le développement économique, social et culturel des populations». Pour lui, le prochain scrutin local enregistrera un recul du taux de participation des électeurs. Il est à noter que le FFS a fait part d'une moyenne nationale de représentation féminine sur ses listes estimées à 40%, alors que pour les universitaires, le taux est de 58%.