Photo : M. Hacène Par Samira Imadalou Bâtir le système énergétique sur le solaire serait inconcevable. C'est l'avis du P-dg de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa. «Cette source intermittente» ne pourrait pas jouer, selon Bouterfa, un rôle majeur en Algérie. Invité hier à se prononcer sur cette question sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, le premier responsable de Sonelgaz estime que «le solaire n'a rien à avoir avec la satisfaction de la demande en énergie». Une demande dont l'augmentation est à deux chiffres. M. Bouterfa notera que l'énergie solaire ne peut être qu'un appoint ou un complément aux énergies conventionnelles tant que les problèmes de stockage ne sont pas résolus. Or, ce n'est pas le cas en Algérie où les technologies les plus connues ne sont pas encore introduites. Concernant Désertec, le projet est à très long terme selon l'invité de la Radio nationale qui s'est déclaré, dans le même sillage, favorable à la construction de centrales énergétiques fonctionnant à l'énergie solaire et destinées à l'exportation. Cependant, il y a lieu de «trouver des marchés et des financements». Une manière d'inviter les partenaires de l'Algérie dans le cadre de Désertec à assurer le financement et à garantir les marchés. Revenant sur l'épisode des coupures d'électricité durant l'été dernier en raison des pics de consommation, une situation qui a dévoilé les difficultés de l'entreprise à faire face à la hausse de la demande, M.Bouterfa a rejeté les accusations portées à l'encontre de son entreprise. Ce qu'il a déjà fait en août dernier en incombant la responsabilité à la distribution et au transport. Pour le P-dg de Sonelgaz, il ne s'agit pas d'un déficit en production mais plutôt d'une défaillance dans le transport et la distribution. Bouterfa promet des améliorations dans ce cadre, à travers les interconnexions et les nouvelles installations qui permettront une meilleure distribution de l'énergie électrique en 2013. Ainsi, Sonelgaz compte installer 6 000 postes de transformation avant l'été prochain et assurer une capacité supplémentaire de production de 2 000 mégawatts. Dans le Sud-Est, notamment M'sila où, faut-il le rappeler ? les perturbations ont été importantes, «le réseau est bon», selon M. Bouterfa. Le retard a été rattrapé, avec les interconnexions réalisées dans le cadre d'un programme qui a coûté près d'un milliard de dollars pour cette seule région. Mais, globalement, pour faire face à la demande en électricité, Bouterfa a saisi l'occasion pour rappeler la nécessité d'augmenter les investissements pour réussir à doubler la production au bout de six ou sept ans. Cependant, la question du prix constitue un facteur de blocage pour Sonelgaz, dont le responsable dira : «En tant que manager, je serais ravi qu'on révise les prix.» Ce qui est du ressort du gouvernement A titre de rappel, les capacités actuelles sont de 10 000 mégawatts, et un programme de 12 000 mégawatts a été lancé, pour atteindre 20 000 mégawatts en 2017.