La question de l'augmentation des tarifs d'électricité est toujours d'actualité chez les responsables de la Sonelgaz. Même si la proposition n'a pas eu l'aval du gouvernement, il n'en demeure pas moins que le P-DG de l'entreprise s'accroche à cette hypothèse. Nouredine Bouterfa, invité de la radio chaîne III hier, a réitéré son souhait de voir les prix ajustés en vu d'assurer "l'équilibre de la Sonelgaz". Pour lui, la mesure décidée par le gouvernement de racheter le découvert de Sonelgaz ainsi que les facilitations accordées pour l'accès au financement est "salutaire mais reste insuffisante". "Cela n'est pas viable à moyen et à long terme, il faut aller vers une augmentation des tarifs", a-t-il précisé. Cette question sera d'ailleurs, selon lui, "au rendez-vous dans 3 ou 4 ans dans les discussions avec l'Etat". Nouredine Bouterfa n'a pas omis de s'interroger qui de l'Etat ou du citoyen va supporter le déséquilibre financier. Mais une chose est sûre pour lui, la solution est dans l'augmentation des tarifs. Abordant la question qui hante les esprits des clients à l'approche des grandes chaleurs, à savoir le risque de délestage, le P-DG de Sonelgaz a mis en avant les efforts des équipes de l'entreprise mais "on ne peut rien prévoir", a-t-il dit. Il citera par exemple les dernières perturbations ayant touchées "90 000 clients" et la situation a été rétablie grâce au "dévouement des agents de la Sonelgaz". Mais globalement, 2010 est une année "normale en matière de production, reste à améliorer les volets transport et distribution de l'électricité". Toutefois, le P-DG de Sonelgaz a tenu à rassurer : "Nous ne sommes plus dans les années précédentes, actuellement nous avons une disponibilité de l'électricité mais la pression sur le groupe est toujours présente et on fait ce qu'on peut en réussissant à alimenter en électricité et gaz 250 000 nouveau clients par an". Le groupe, poursuit-il, a réalisé son plan d'urgence en 2009, comme l'augmentation de la production de "2 000 mégawatts, décidé en 2006 pour stabiliser l'offre-demande". Ce projet a nécessité la mobilisation d'une enveloppe financière de "2 milliards de dollars". Ainsi, l'Algérie "dispose de moyens suffisants jusqu'en 2012", a déclaré Nouredine Bouterfa ajoutant que des opérations d'exportation de l'excédent vers le Maroc sont mises en branle sans porter préjudice à la consommation locale. Pour les prochains investissements du groupe, Nouredine Bouterfa craint la résurgence du problème du foncier qui peut être un "frein au développement de Sonelgaz". Le P-DG de Sonelgaz a annoncé, par ailleurs, les projets retenus, comme l'acquisition de deux unités et l'une d'elle est ARMEL d'Oran spécialisée dans la réparation de matériels électriques. "Nous avons fait les premières démarches et on attend la réponse du gouvernement". "Ces acquisitions permettront de gagner une partie de la valeur ajoutée transférée à l'étranger", a-t-il expliqué. Pour ce qui est du projet "Desertec", Nouredine Bouterfa, s'est montré hésitant à l'accepter mais ce qui est intéressant c'est de savoir si le transfert de technologie est inclut. Le groupe Sonelgaz s'est déjà lancé dans la production de l'énergie solaire et "50 mégawats seront prêts en 2013". Nouredine Bouterfa, a souligné que l'investissement est lourd, nécessitant "500 milliards de dinars pour les ouvrages énergétiques en plus de la mobilisation du foncier qui pose problème". Enfin, à propos du chiffre d'affaires du groupe en 2009, il a atteint "254 milliards de dinars", a-t-il annoncé.