C'est, depuis 2009, année où la production céréalière avait atteint un record avec 61,2 millions de quintaux, que s'est révélée au grand jour l'insuffisance des moyens de stockage des récoltes. Une déficience qui s'est poursuivie les années suivantes, mais à un degré inférieur dès lors où les volumes des récoltes respectives sont tombés à des niveaux plus bas. Une problématique qui n'est pas à la veille de trouver un début de solution, pis encore, elle peut se poser avec plus d'acuité, il est prévu une hausse de production céréalière dans les prochaines années, si d'ici-là les capacités de stockage, notamment dans les régions où ces estimations sont des plus probables, ne sont pas augmentées. Il peut se faire (l'accroissement des capacités de stockage. Ndlr) dans la mesure où les récoltes de ces trois dernières années ont fourni une base solide pour élaborer des projets de réalisation de nouveaux docks silo. Ils ont été décidés par les pouvoirs publics en 2010 dans le but de renforcer le parc d'ensilage des céréales géré par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) et qui dispose de près d'une trentaine de grandes infrastructures de stockage répartis sur tout le territoire national avec des capacités ne dépassant pas les 50 millions de quintaux. En fait il était demandé à l'Oaic, en sa qualité de principal importateur de céréales en Algérie et également le principal client des céréaliers algériens, de prendre en charge les insuffisances des moyens d'ensilage des récoltes pour qu'ils atteignent à moyen terme les 82 millions de quintaux. Pour ce faire l'Office s'est tracé un plan d'investissement qui consiste en la création de 39 silos destinés au stockage des céréales (blé dur, blé tendre et orge) dont 9 en béton armé et 30 métalliques. Il a lancé en début d'année 2012, par voie de presse, deux avis d'appels d'offres nationaux et internationaux, restreints pour la réalisation, clés en main, de ces infrastructures de stockage de céréales, avec pour date limite des dépôts d'offres le20 mars 2012 (marché des silos en béton) et 27mars (marché des silos métalliques). Des avis d'appel à l'adresse des seules entreprises agissant unilatéralement et aux groupements momentanés d'entreprises (GME), type solidaire, constitués par un ensemble d'opérateurs dont l'un des membres, agissant en qualité de chef de file, est désigné dans la déclaration à souscrire et dans la lettre de soumission, comme mandataire représentant l'ensemble des membres vis-à-vis du maître de l'ouvrage. Quant à l'emplacement géographique de ces nouvelles structures de dépôt de récoltes ils n'a pas été rendu public. Mais on peut avancer qu'ils seront situés là où le besoin se fait le plus ressentir, c'est-à-dire au coeur des régions à vocation céréalière et à proximité de nœuds de transport importants. Seul nom de site rendu public : la commune de Si Mustapha (Wilaya de Boumerdès). Celle-ci va abriter, et comme inscrit dans le plan quinquennal 2010-2014, un pôle de collecte et de stockage des céréales et dérivés, considéré de par son envergure, comme l'un des grands centres de collecte et de stockage des céréales de différents types à l'échelle nationale. Pou revenir aux appels d'offres lancés en début d'année par l'Oaic, ce n'est que la semaine passée que la sélection des soumissionnaires s'est faite. Le marché a été attribué au groupement d'entreprises sino-algérien constitué de Sinohydro, Cuohe, Zheng Zhou Science Research et Design (Intitute of State Administration of Grain Reserve) (Zzsrd) et la Société nord-africaine (Sarl SNA Algérie) pour un montant total de 558 millions de dollars. Il est réparti comme suit : 257 millions pour les silos en béton et 301 millions pour les métalliques. Le délai de réalisation de l'ensemble des silos est fixé à trente mois, selon les conditions d'attribution du contrat. Force est de croire que la réception de ces nouveaux silos va contribuer à un meilleur stockage des récoltes, cela est d'autant plus impératif quand on sait que le grain mal entassé fermente et devient impropre à la consommation ou tout au moins perd un peu de sa qualité. On se souvient que des minotiers s'étaient plaints de la mauvaise qualité des grains qui leur étaient livrés par l'Oaic. D'après des professionnels de la trituration, la piètre qualité des céréales issues de certaines unités de l'Oaic est essentiellement due à de mauvaises conditions d'ensilage. Il faut dire aussi que le prochain renforcement du parc national d'ensilage, va éviter les entreposages à l'emporte-pièce comme ça a été souvent le cas dans certaines unités de réception, qui devant des récoltes importantes n'ont pas trouvé d'autre alternative que de créer des aires de stockage tout en sachant que cette forme d'entreposage comprend des risques de pertes importantes du volume de grains, payés rubis sur ongle par l'Oaic. Autre avantage tiré de ses futures réalisations de silos modernes, les céréaliers n'auront plus à faire ces longues files d'attente devant les unités de réception des récoltes qui leur occasionnent à chaque fin de campagne des pertes financières considérables, dans la mesure où leur récolte est transportée par des camions qu'ils louent à l'heure. C'est pour dire enfin que la prochaine multiplication des infrastructures de stockage de céréales sera d'un apport certain, tout au moins pour la sécurisation des approvisionnements du marché national en produits céréaliers. Comme cela constitue un acte qui relève de la sécurité alimentaire. Z. A.