Ils revendiquaient la majorité du comité central. Pourtant, ils étaient moins d'une centaine à se rassembler avant-hier devant le siège du FLN. Ils, ce sont les opposants au secrétaire général de l'ex-parti unique, qui veulent en découdre définitivement avec lui. Ils se sont heurtés à une poignée de jeunes qui leur refusaient l'accès à la bâtisse. Selon eux, ils ont été payés par Belkhadem pour les empêcher d'entrer. Ainsi, après s'être éclipsés pendant quelque temps, voilà que les contestataires refont surface, comme à la veille des législatives pour demander la tête du SG. Et uniquement lui. Ils n'en veulent pas aux autres membres du bureau politique. Selon eux, «quand on a été incapable de gérer une kasma, on ne peut prétendre présider aux destinées du pays». En fait l'enjeu de cet acharnement, ce sont les présidentielles auxquelles ils veulent empêcher M. Belkhadem de s'y présenter. A la question de savoir qui remplacerait l'actuel SG à la tête du FLN, l'un des chefs de file de la contestation a indiqué que, pour le moment, le consensus n'a pas été trouvé. Et il est fort possible qu'ils optent pour un directoire. En tout état de cause, ils comptent organiser un comité central le mois prochain pour demander le départ du SG, forts qu'ils sont, d'après eux, de la majorité du comité central. Revenant sur les élections locales prévues pour le 29 novembre, les contestataires ont dénoncé «la manière avec laquelle ont été confectionnées les listes de candidats. Dans les grandes villes, c'est Belkhadem qui a désigné les têtes de listes aux APC et APW. Dans le reste des wilayas, les uns et les autres ont placé leurs hommes et l'argent a été un élément principal et déterminant dans le choix des candidats». Au Rassemblement national démocratique, les choses ne vont pas pour le mieux, avec l'évolution de la situation organique du parti dirigé par l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia. Ses opposants ont le même objectif que les membres du comité central du FLN : barrer la route à Ouyahia et l'empêcher de se présenter aux présidentielles de 2014, alors que jusqu'à présent il ne s'est pas exprimé sur la question. Le mouvement de redressement et de sauvegarde du RND s'est réuni samedi à la périphérie de la capitale. Et cette fois-ci, les choses se sont un peu plus précisées dans la mesure où ses membres ont mis en place une coordination nationale qui sera dirigée par l'ex-ministre de la Santé et de la Population, Yahia Guidoum. Cette réunion a permis également à ceux qui suivent le RND de découvrir de nouveaux visages de la contestation en les personnes, outre Yahia Guidoum, de l'ex-ministre du Commerce Bakhti Belaïb, en plus du désormais ex-président d'APC d'Alger-centre et Nouria Hafsi, membre du conseil national du parti. Les contestataires reprochent à Ouyahia «ses pratiques et décisions unilatérales» et «la dictature qu'il exerce sur les militants avec l'aide de sa cour». Le mouvement de redressement est donc passé à l'étape supérieure en donnant instruction à ses membres d'entamer la structuration dans les wilayas et l'installation de bureaux locaux dans le but de «sauver le parti des déviations». Par ailleurs, ce mouvement s'est dit solidaire avec certaines listes de candidatures pour les élections locales, parce qu'il estime que les militants ne sont pas tous reprochables. C'est la raison pour laquelle il ne mènera pas campagne contre le parti pour ce rendez-vous électoral. F. A.