Le Salon international Agro-Expo-Filaha 2012 qui s'ouvrira jeudi à Alger pour sa 8e édition sera l'occasion de faire le point sur l'évolution du secteur agricole et de l'agro-industrie en Algérie. Placée sous le signe de la consolidation de l'économie agricole et rurale et organisée cette année dans le sillage du Prear (Plan de renouveau de l'économie agricole et rurale) 2010- 2014, cette manifestation sera essentiellement axée sur l'investissement dans le secteur et sur les moyens de mise en œuvre des bases de son développement. Le salon accordera ainsi, selon les organisateurs, une place prépondérante aux thématiques relatives aux questions et aux innovations de l'heure. Cinq forums interprofessionnels seront organisés à cet effet en présence d'experts nationaux et étrangers. Le premier portera sur l'oléiculture, le deuxième sur la santé et la nutrition végétale et le troisième sur les molécules «Bio». Les deux derniers traiteront les questions liées à l'eau et à l'agriculture ainsi qu'à la filière des fruits et légumes. À travers toutes ces thématiques, la problématique de l'inadaptation des processus de production aux normes en vigueur à l'échelle internationale sera au centre des débats. Dans ce domaine, l'Algérie enregistre un grand retard que ce soit dans l'agriculture ou dans l'agroalimentaire. Ce qui explique entre autre la faible présence des entreprises algériennes à l'exportation. Elles sont très peu nombreuses à avoir réussi à pénétrer d'autres marchés. Déjà qu'elles ont des difficultés à s'imposer sur le marché interne. Elles sont aussi peu nombreuses à travailler dans un cadre de collaboration et de concertation. Les entreprises versées dans la transformation des matières agricoles (céréales, lait, tomate, fruits …) ont souvent recours à l'importation alors que le problème de la production agricole ne se pose pas en Algérie. C'est plutôt un problème de déconnexion entre la sphère agricole et le monde industriel. Cette question est régulièrement soulevée mais les changements tardent à venir. Et pour cause, les agriculteurs, il faut le reconnaître, ne sont pas suffisamment sensibilisés sur les enjeux mondiaux de l'autosuffisance alimentaire. Il y a eu l'expérience du groupe Benamor qui a donné ses fruits, mais cela reste insuffisant puisque les besoins pour la transformation sont loin d'être satisfaits comme l'a d'ailleurs souligné le président du groupe, Laïd Benamor (lire l'entretien). Ce recours excessif à l'importation est l'un des facteurs qui freine la création de champions agroalimentaires, un problème phare pour le développement de l'industrie nationale. Ce déphasage qui est donc à l'origine de l'explosion de la facture des importations, fait toujours débat. Le problème se pose avec acuité en cette période d'incertitudes sur l'économie mondiale et la fluctuation des prix des matières premières alimentaires sur le marché international.