En prévision de la tenue de la 3e édition du Salon international de l'agriculture, "Filaha", qui se déroulera du 27 au 30 octobre prochain, une conférence-débat a été organisée, hier à Alger, sur la nécessaire réhabilitation de la filière agroalimentaire en Algérie. Placée sous le thème " le renouveau de l'économie agricole et le secteur alimentaire ", cette rencontre s'est voulue une occasion de concilier le secteur de l'agriculture avec celui de l'agro-industrie et d'encourager les promoteurs des filières agricoles à l'investissement dans ce secteur qui permettra aux entreprises de gagner des parts de marché et de réduire ainsi la dépendance algérienne en matière d'importation des produits agroalimentaires. Dans cette perspective, le salon "Filaha" et le groupe de réflexion "Filaha Innove" se proposent, tel un espace de communication entre les acteurs du secteur agricole et de l'agro-industrie. En effet, Une année seulement après sa création, le groupe de réflexion "Filaha Innove" " est devenu un véritable trait d'union entre les différents opérateurs économiques de l'amont et de l'aval du secteur agroalimentaire ", a déclaré le président de Filaha, le Dr Amine Bensemmane. Cette nouvelle réorientation, dictée par les nouveaux enjeux économiques, permet au groupe en question d'être plus dynamique dans son action au service du développement de l'agriculture et de l'agro-industrie. Pour M. Rédha Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), le salon Filaha " permettra de contribuer d'une manière efficace à l'émergence d'un partenariat fécond entre le monde de l'agriculture et celui de l'industrie ", et d'ajouter que " le pays a besoin de telles initiatives afin de desserrer la contrainte de la dépendance alimentaire à laquelle nous demeurons confrontés ". A cet égard, M. Hamiani a tenu à souligner particulièrement sa satisfaction en ce qui concerne les nouvelles orientations de Filaha. En effet, les acteurs économiques ressentent le besoin immense d'un tel cadre permanent de réflexion et d'échange pour leur permettre d'entrevoir ensemble des solutions de nature a impulser une nouvelle dynamique d'intégration et amorcer un développement simultané entre les deux secteurs. Toutefois, il est à noter que le président du FCE a déploré le divorce qui perdure entre les deux secteurs tout en déclarant " qu'on est l'un des rares pays au monde où l'appareil de transformation n'est pas du tout en connexion avec le monde agricole ". " Notre industrie agroalimentaire s'est retrouvé intégrée passivement au marché international par la voie de l'importation. C'est une situation qui doit être corrigée car elle est porteuse de danger ; elle appelle, au-delà de mesures courageuses et déterminées des pouvoirs publics, un engagement réel des acteurs économiques pour reconstruire un secteur agroalimentaire moderne et compétitif ", a-t-il signalé. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, le Dr Rachid Benaissa, de son côté, n'a pas raté cette occasion pour s'indigner contre les entreprises agroalimentaires qui " tournent le dos à la production agricole nationale ". Pour lui, il est impératif de " d'établir une vision commune et positive entre les producteurs agricoles et l'industrie agroalimentaire ", a-t-il dit. Par ailleurs et selon le ministre, il n'y aura pas de modernisation de l'agriculture, si l'industrie agroalimentaire continue à se déconnecter de la production nationale. " Les pouvoirs publics ont décidé d'apporter leur appui et il continueront à insister sur une dynamique d'ensemble permettent de connecter tous les acteurs de ces deux secteurs ", a signalé le ministre tout en ajoutant que " nous sommes à l'écoute de toutes propositions ".