De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Au démarrage de la campagne antigrippale, une crainte s'est emparée des différentes structures de soin quant à la disponibilité des doses puisque le coup d'envoi a réceptionné plusieurs sujets. Mais au fil des jours, les lots sont répartis adéquatement sur les points vaccinateurs, publics avec un intérêt des malades chroniques pour cette immunité. Quant à l'autre frange, le désintérêt persiste. Toutes les structures sanitaires de santé publique réparties dans la wilaya (plus de 40 centres vaccinateurs, affiliés aux Epsp), mobilisées pour mener la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, ont vu le passage de plusieurs personnes vulnérables. «Les femmes enceintes, les malades chroniques et les plus de 65 ans n'ont pas raté ce rendez-vous saisonnier pour se mettre à l'abri de toute mauvaise surprise émanant de souche contagieuse» fera remarquer un paramédical. Lancée officiellement le 21octobre dernier, cette action, contrairement à ses précédentes, enregistrait une affluence importante, justifiée, notamment, par «la bonne vulgarisation de l'opération» ayant provoqué «un engouement intense, manifesté chez les malades chroniques», soutiennent des sources médicales. Ce qui a amené les citoyens à croire «de nouveau, en l'efficacité du vaccin, après un doute «scientifique» qui l'a discrédité il y a deux ans avec, surtout, l'apparition du virus de la grippe porcine qui a chamboulé la racine saisonnière : Vaccin antigrippal combiné avec le H1N1 rendait la population sceptique. «La Direction de la santé et de la population de Constantine a réceptionné, avant le démarrage de la campagne, son quota qui suffira amplement pour toutes les catégories ciblées», a-t-on appris du DSP. Il est vrai que le début de la campagne connaissait un pic important, généré par la crainte pouvant résulter d'éventuelles ruptures dans la réserve mais les quelques manques étaient aplanis dans la semaine avec la dotation de tous les centres de plusieurs doses. «Nous n'avons enregistré aucune perturbation dans le déroulement de la campagne. Les lots de vaccins sont là et seront répartis judicieusement et progressivement» rassure notre interlocuteur quant à la rupture du vaccin dans les centres sanitaires. Un stock qui devra être utilisé à bon escient de l'avis des spécialistes soutenant : «Certes, les doses sont disponibles, mais il faudra les utiliser rationnellement. Parvenir à assurer un taux de vaccination optimal pour éviter de probables contagions reste une étape aussi importante pour le corps de la santé». Ainsi, le seul moyen d'épuiser ces doses d'immunisation devra passer par une bonne sensibilisation à l'adresse des personnes chroniques via les médecins traitants et, notamment, par le truchement «des sages-femmes prenant en charge les visites périodiques des femmes enceintes pour cette catégorie précise».Toutefois, il n'est pas rare de déceler des cas de grippe saisonnière chez cette même catégorie, faute d'un traitement préconisé avant la propagation du microbe. D'où des retombées sanitaires irréversibles allant jusqu'à l'épidémie de l'entourage. «Il faut penser à autrui : se faire vacciner c'est préserver son milieu immédiat», laisse entendre un médecin au niveau d'un Epsp à Constantine. Le vaccin antigrippal est, aussi, disponible, en quantité, dans les officines. Il est cédé à 510 dinars. Mais la fréquence de ceux qui se le procurent demeure faible : la plupart des personnes vulnérables se sont immunisées gratuitement dans les établissements de santé publique. Les franges «résistantes» demeurent toujours hésitantes quant à l'effectivité du vaccin saisonnier, d'où ce désintérêt envers les étalages des diverses pharmacies disposant pourtant de la même souche proposée dans les salles de soins.