L'Algérie, qui tient à trouver une place au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), s'apprête à entamer un 11e round de pourparlers, vers la fin du premier trimestre 2013. Et ce, après de longues négociations et 1 600 questions sur son système commercial. Ce fameux round devait initialement avoir lieu au cours du mois de juillet 2012, mais avait été reporté en raison de la restructuration du groupe de travail chargé de l'adhésion de l'Algérie à cette organisation mais aussi de la nécessité de compléter le dossier de l'Algérie Le Belge François Roux a été remplacé par l'Argentin, Alberto Dialotto à la tête du groupe de travail. Ce dernier avait alors demandé des délais pour faire le tour du dossier.Ce 11e round assurera donc la continuité dans le processus d'intégration de l'Algérie au sein de l'OMC. Il sera consacré à la présentation des transformations législatives et réglementaires opérées en Algérie depuis 2008, date de la tenue du 10e round, et à l'examen des réponses apportées par l'Algérie aux questions des pays membres de l'organisation, en plus des questions qui concernent le système commercial algérien aussi bien interne qu'externe.La rencontre informelle de mars dernier a permis à l'Algérie de recueillir les positions des pays membres. Ainsi, le pays est en train de préparer les réponses supplémentaires et les nouvelles offres. Selon le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, deux nouvelles offres révisées en matière de marchandises et de services seront introduites au mois de décembre prochain au niveau du secrétariat de l'OMC pour compléter le dossier de l'Algérie. Deux autres documents importants, l'un concernant les transformations législatives et l'autre les obstacles techniques au commerce et les mesures sanitaires et phytosanitaires, qui ont été élaborés conformément aux normes de l'OMC, seront également transmis à l'organisation.Avec l'élaboration de ces nouveaux documents, le dossier, d'après M. Benbada, sera prêt et l'Algérie pourrait entamer son 11è round au début de l'année 2013. En janvier 2008, le groupe du travail a examiné le projet de rapport révisé sur le commerce extérieur de l'Algérie et sur les réformes engagées par les pouvoirs publics pour rendre le cadre juridique et institutionnel conforme aux règles de l'OMC. L'Algérie a ainsi adopté de nouvelles lois en matière d'obstacles techniques au commerce, de mesures sanitaires et phytosanitaires, de propriété intellectuelle, de pratiques anti-dumping, de sauvegarde et de mesures compensatoires, de politique des prix, d'évaluation en douane, d'importation de produits pharmaceutiques et de boissons alcoolisées et d'exportation de viandes bovine et ovine et de palmiers.D'autre part, les négociations avec une quinzaine de pays membres de l'OMC relatives à l'accès aux marchés se poursuivent toujours en vue de conclure des accords bilatéraux dans le cadre du processus d'adhésion de l'Algérie à l'organisation. Cinq accords bilatéraux ont été déjà signés par l'Algérie. Il s'agit d'accords avec le Brésil, l'Uruguay, Cuba, le Venezuela et la Suisse dans le cadre de ce processus.La longue marche de l'Algérie pour son adhésion à l'OMC, réaffirme, selon le président du groupe de travail chargé du dossier de l'accession de l'Algérie à l'OMC, Alberto D'Alotto, la ferme volonté du gouvernement algérien d'y adhérer. Néanmoins, des efforts devront être faits par la partie algérienne laquelle, de l'avis de M. d'Alotto, devra être consciente qu'il y aura des exigences de la part de l'organisation qu'il faut «satisfaire». C'est dire que le processus d'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est «difficile» et «complexe», estime M. D'Alotto. Des experts en la question, soulignent, pour leur part, que les mesures de politique de développement du pays ne se conforment pas totalement aux normes d'ouverture telles qu'établies par l'OMC. En dépit des réformes engagées, il n'en demeure pas moins que l'économie nationale reste uniquement soutenue par les hydrocarbures. Autrement dit, le profil des évolutions sectorielles, selon ces experts, ne se modifie pas beaucoup notamment dans l'industrie qui se caractérise par une évolution très lente avec 3% par an. Plus de 50% des entreprises algériennes ne possèdent pas de stratégie, de management. D'où la nécessité de se distinguer en redoublant d'efforts dans les domaines de la production, de la gestion et du management afin non seulement de préserver ses parts de marché mais aussi de les développer en améliorant sa compétitivité. Et ce par l'intégration dans le programme de mise à niveau.Dans la sphère commerciale, les experts relèvent la prédominance de l'importation. L'autre maillon faible de l'économie nationale est le système bancaire. L'Algérie est classée à la 17e place en matière de système bancaire au niveau de l'Afrique. En dépit des réformes entreprises, ce système reste encore mal exploité dans le domaine économique.Il est utile de signaler qu'une série de requêtes de certains membres de l'OMC relatives à l'actualisation des informations sur le système financier algérien, au régime des investissements, notamment l'investissement étranger en Algérie, a été transmise aux autorités algériennes pour l'examiner en décembre prochain.Pour rappel, l'Algérie est engagée dans le processus d'intégration au système commercial mondial depuis juin 1987, date du dépôt de la demande officielle d'adhésion au GATT (Accord général sur les tarifs et le commerce, ancêtre de l'OMC). Toutefois, les négociations n'ont commencé concrètement qu'à partir de juillet 1996. La première réunion du groupe de travail a eu lieu en avril 1998. Depuis, l'Algérie a répondu à plus de 1 636 questions des membres de l'organisation. B. A.