Sous le poids des révélations de pots-de-vin qu'il aurait touché sur le chemin de l'autoroute Est-Ouest, Amar Ghoul a présidé hier une journée d'étude portant sur les réalisations du secteur durant le quinquennat 2010-2014. Une autre partie a été réservée à la présentation du Salon international des travaux publics, qui aura lieu du 21 au 25 novembre prochain. Plus lointain que le bilan du quinquennat, le ministre des Travaux publics se félicite de ce qui a été réalisé depuis -la référence chronologique est récurrente chez lui-, l'année 1999. C'est dans ce sens, qu'Amar Ghoul défend l'idée selon laquelle «les réalisations entre 1999 et 2010 dépassent celles accomplies durant quarante ans». Mais pour expliquer les raisons ayant entraîné un retard dans le mégaprojet de l'autoroute Est-Ouest, le ministre des Travaux publics a botté en rase campagne. Il a estimé que le rythme des réalisations a sensiblement évolué, rappelant même l'époque où le volume des réalisations était dérisoire. Dans cette dynamique de projets structurants, Amar Ghoul n'a pas manqué de parler d'une vision futuriste du secteur. «Nous avons un tableau de bord clair», a-t-il déclaré tout en annonçant que «les prévisions sont projetées à l'horizon 2025». Au dessus de tout, l'accent a été mis sur l'importance de l'année 2013, qui verra le lancement de plusieurs projets structurants, entre autoroutes et pénétrantes à fortes portées économiques. Le ministre évoque même des projets pour l'Algérie de 2050. Mais pour le futur très proche, il annoncera que l'année 2013 sera charnière compte tenu des projets inscrits sur la feuille de route. «2013 sera l'année des projets structurants», lance le ministre. Il s'agit de l'autoroute Nord-Sud dont les travaux ont été entamés la semaine passée au niveau de l'axe Chiffa-Berrouaghi long d'une cinquantaine de kilomètres. Le premier responsable du secteur a souligné la complexité du relief qui va imposer la construction de 6 tunnels. Il décrète cependant qu'il n'y a pas un chantier qui ferait peur au secteur. Le tronçon Chiffa-Berrouaghia n'est en vérité qu'une partie de l'autoroute Nord-Sud, qui va relier Alger et Tamanrasset sur une longueur de 2 400 km. Les travaux de l'autoroute des Hauts-Plateaux seront aussi enclenchés début 2013, selon le ministre. L'année 2013 sera également l'année des pénétrantes, dans la mesure où plusieurs sont déjà au stade de l'étude. C'est le cas de celle de Béjaïa d'une longueur de 100 km. Ce projet reste très attendu dans la mesure où il va décongestionner le trafic routier au niveau d'Akbou notamment. Mais plus que ça, il sera d'un apport économique inestimable puisqu'il reliera le port de Béjaïa à l'autoroute. À ce propos, le ministre des Travaux publics annonce des perspectives favorables. Il a révèlé que «le projet est en avance de 9 mois parce que les études des viaducs et des tunnels sont presque prêtes, et que les Coréens sont déjà sur place» pour entamer les travaux. Il reste, selon M. Ghoul, la hantise des expropriations. Il a invité, à cet effet, les citoyens à faciliter l'opération en se montrant compréhensifs. La pénétrante de Jijel ne manque pas, elle aussi, d'avantages économiques, notamment avec le port de Djendjen ainsi que la zone d'activité de Bellara. D'autres projets de pénétrantes sont aussi inscrits. Il y a celle qui va relier Adrar à El Bayadh et bien d'autres chantiers qui absorberont un tant soit peu le chômage. A. Y.
«Les prix du péage seront raisonnables» En perspective du péage sur la voie autoroutière, le ministre des Travaux publics a indiqué hier que les prix seront raisonnables et objectifs. L'explication livrée par le ministre renvoie au fait que l'Agence nationale des autoroutes, l'organisme chargé de la gestion des installations, «va gagner grâce au nombre d'usagers». Il a également soutenu que l'étude du péage a été entamée en 2007. Elle a été achevée en 2011. Cette étude définit le placement des échangeurs et les normes à respecter quant aux aires de services à construire. Résultat : le péage ne peut être appliqué qu'une fois toutes les commodités garanties dont celles liées aux aires de services. A. Y. Le dossier des pots-de-vin «est classé» À propos de l'affaire de corruption auquel il serait impliqué avec des complicités chinoises et autres -le journal Algérie News en a fait état la semaine écoulée-, Amar Ghoul n'a pas jugé nécessaire d'apporter un démenti formel. Il s'est contenté de dire «pour moi, c'est un dossier classé». Et d'ajouter «je suis responsable, je connais donc mes prérogatives et je connais celles des autres. Ne mélangeons pas les choses, laissons les instances compétentes faire leur travail». À-t-il enclenché une action de justice contre «ses adversaires» ? Le ministre des Travaux publics ne répond pas… A. Y.