Un autre raid israélien a tué dimanche dernier six Palestiniens, au nord de la ville de Ghaza, selon des sources médicales et de sécurité. L'armée israélienne a mené dans la nuit de samedi à dimanche six autres raids aériens au nord et à l'est de la ville de Ghaza et dans le sud du territoire palestinien, faisant deux blessés, ont indiqué des témoins et des sources médicales palestiniennes. Samedi, trois Palestiniens avaient été tués et une trentaine d'autres blessés par des tirs d'artillerie israéliens, a indiqué Achraf al-Qadra, porte-parole des services de santé du Hamas à Ghaza. Un des blessés est décédé suite à ses blessures dans la nuit de samedi à dimanche, a-t-il ajouté. Il a précisé l'identité des Palestiniens martyrs dans les tirs d'artillerie : Matar Abou Al-Ata, 20 ans, Mohammed Harara, 17 ans, Ahmad Harara, 15 ans, Ahmad Al-Derdesawi, 18 ans. Et, dimanche matin, le corps d'un autre Palestinien, Mohammed Abed, 20 ans, a été retrouvé à l'est du camp de réfugiés de Jabaliya, a-t-on annoncé de source médicale palestinienne. Les Palestiniens sont assassinés tous les jours et de plusieurs manières. Les balles israéliennes, les maladies, la famine, le désespoir se liguent contre un peuple oublié qui meurt à huis clos. Ses terres ou ce qui en reste, sont grignotées chaque jour un peu plus par des colonies juives. Une mission onusienne devant établir un rapport sur ces colonies, a été interdite d'accéder aux territoires occupés. Elle a été contrainte de conclure, vendredi dernier, ses travaux en Jordanie, en regrettant son interdiction par les autorités israéliennes de se rendre dans ces territoires et en Israël. Cette mission est mandatée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU pour enquêter sur les conséquences des colonies israéliennes sur les droits politiques, économiques, sociaux et culturels des Palestiniens dans ces territoires, y compris El Qods-Est. Les membres de la mission ont passé une semaine en Jordanie pour y recueillir des informations et des témoignages de personnes touchées par la colonisation israélienne des territoires palestiniens, occupés. «Nous regrettons de ne pas avoir obtenu l'autorisation de nous rendre dans les territoires palestiniens, occupés et en Israël pour pouvoir faire notre travail», a indiqué la présidente de la mission, Christine Chanet. Les deux autres membres de la mission sont Asma Jahangir et Unity Dow. En Jordanie, les membres de la mission ont rencontré des victimes de l'occupation israélienne et des représentants du ministère des Affaires étrangères de Jordanie, de l'Autorité palestinienne, des organisations internationales, des ONG et des agences de l'ONU. La mission a recueilli des témoignages individuels et s'est entretenue avec des organisations basées à l'intérieur des territoires occupés et des interlocuteurs israéliens, dont des avocats et des journalistes qui ont donné leurs points de vue sur les conséquences de la colonisation, sur les droits de l'homme du peuple palestinien. Tout en poursuivant le travail de préparation du rapport qui sera remis au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, la mission a réitéré son appel aux autorités israéliennes à s'impliquer dans ce travail et à lui accorder un accès au pays et aux territoires occupés, afin de permettre une couverture complète et impartiale de la situation. Dans le rapport, les membres de la mission formuleront une série de recommandations concrètes qui permettront aux parties prenantes d'avancer vers une voie commune. Ainsi Israël est au-dessus du droit international avec la complicité de l'Occident qui «prêche et défend les droits de l'homme de façon sélective et intéressée. Pour mettre la communauté internationale devant ses responsabilités, Mahmoud Abbas se dit décidé à aller devant l'Assemblée générale de l'ONU en novembre courant, pour demander l'élévation de la Palestine au statut d'Etat non membre. Une simple intention politique d'un responsable palestinien a fait réagir Obama avec une célérité déconcertante, comme si la volonté de Abbas était une menace pour Israël. Faisant fi des massacres quotidiens commis contre des civils palestiniens, ignorant la prolifération de colonies juives dans les territoires palestiniens occupés, fermant l'œil sur le non-respect par Israël du droit international et des missions de l'ONU, Obama, fraîchement réélu à la Maison Blanche, se hâte d'appeler Mahmoud Abbas pour le dissuader d'aller jusqu'au bout de la saisine de l'Assemblée générale de l'ONU. «Obama a exprimé l'opposition des Etats-Unis à la décision d'aller à l'Assemblée générale des Nations unies», lors d'une conversation téléphonique avec M. Abbas, a indiqué dans la soirée le porte-parole de ce dernier, Nabil Abou Roudeina. «Le président Abbas a expliqué les raisons» de cette stratégie, a-t-il ajouté, citant «la poursuite de la colonisation et des agressions israéliennes». «Nous allons à l'ONU en novembre 2012, pas en 2013 ni en 2014», avait auparavant proclamé M. Abbas dans un discours à Ramallah à l'occasion du huitième anniversaire de la mort du dirigeant historique palestinien Yasser Arafat, coupant court aux spéculations sur un report de cette démarche sous la pression. «La réaction hystérique d'Israël à notre entreprise à l'ONU est due à sa volonté de poursuivre l'occupation, et nous subissons des pressions ces jours-ci de plusieurs parties, mais nous ne renoncerons pas à cette juste demande», a-t-il assuré. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, présent à la cérémonie, a salué cette «action importante [...] à l'issue de laquelle les territoires palestiniens seront considérés comme un pays sous occupation». La représentation palestinienne à l'ONU a dévoilé jeudi un projet de résolution qui «réaffirme le droit du peuple palestinien à l'autodétermination» et demande à l'Assemblée générale, où la majorité requise lui semble acquise, d'accorder à la Palestine le statut d'Etat non membre. Le président palestinien est ensuite parti pour une tournée en Arabie saoudite et en Egypte, où est prévue aujourd'hui, une réunion du comité de suivi arabe sur la démarche à l'ONU, puis en Suisse à partir de demain. Il devrait également se rendre en France, à une date non confirmée, selon des sources diplomatiques concordantes. Israël remue ciel et terre pour faire barrage à cette démarche de l'autorité palestinienne. Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a réuni dimanche dernier les diplomates israéliens en poste dans l'Union européenne pour établir la réponse à «l'initiative palestinienne». Selon un sondage publié dimanche, 48% des Palestiniens considèrent que la démarche à l'ONU bénéficiera à la cause palestinienne, contre 12,2% de l'avis opposé. Mahmoud Abbas s'est par ailleurs prononcé publiquement en faveur d'une exhumation de Yasser Arafat pour élucider son «décès mystérieux», révélant des contacts avec la Russie sur ce dossier. «Nous sommes actuellement en contact avec les enquêteurs français, les experts suisses, ainsi que le gouvernement russe, pour ouvrir le mausolée du président Yasser Arafat», a précisé M. Abbas. Il a demandé à Moscou de fournir des enquêteurs et des experts, lors de sa rencontre la semaine dernière avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a-t-on indiqué de source officielle palestinienne. «Cette question est plus vaste et plus importante que le vacarme médiatique qu'en a fait Al-Jazeera», a estimé Mahmoud Abbas. La chaîne qatarie a révélé dans un documentaire en juillet, la présence de quantités anormales de polonium sur des effets personnels de Yasser Arafat que lui avait confiés sa veuve, Souha, et qu'Al-Jazeera a fait analyser par un laboratoire suisse spécialisé. Le neveu d'Arafat et président de la Fondation Yasser Arafat, Nasser al-Qidwa, a réitéré samedi dernier son rejet d'une exhumation, condamnant une «idée détestable». A. G.