Photo : Riad De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Les branches des nouvelles technologies se sont adjointes aux classiques métiers prodigués dans les Cfpa (réseaux informatiques, automatismes). Les apprentis les prisent davantage tout en tournant le dos à certaines spécialités manuelles dont, à titre d'exemple, la dinanderie pour les métiers artisanaux ou le BTH. Pourtant, ceux-ci entrent directement dans la lignée des programmes tracés par les pouvoirs publics afin de générer une main-d'œuvre qualifiée, apte à concourir aux divers plans de développement du pays et, aussi, préserver des métiers ancestraux pour promouvoir le secteur touristique. Les opportunités offertes par les différents dispositifs ( Ansej, Anem…) incitent quelque peu les jeunes à s'intéresser aux centres de formation professionnelle. Mais la bataille est loin d'être gagnée, même si le taux de fréquentation des Cfpa affiche une bonne moyenne. Cette frange cherche un métier dont les gains sont rapides tout en voulant griller des étapes préliminaires à un emploi digne de ce nom. Pas facile de convaincre un collégien ou un lycéen de rallier la formation professionnelle en cas d'échec répétitif dans le cursus scolaire, ordinaire. Ils sont des milliers de jeunes à priser des métiers éphémères, propagés dans les rues sans daigner s'inscrire dans un centre de formation qui leur permettra, à court terme, d'obtenir un diplôme garant pour la vie active. Gardiens de parkings, vendeurs de cigarettes, d'habits dans les boulevards… Ce sont, entre autres, «les passetemps» rémunérés et propres à cette frange qui tourne, souvent, le dos à l'apprentissage en puisant dans la facilité du gain. Pourtant, à suivre le discours des officiels et les responsables des Cfpa, la procédure d'inscription est simple. Point de bureaucratie : «Un certificat de scolarité et une pièce d'identité. Pour focaliser l'attention des actifs sur les métiers en adéquation avec la demande locale en matière des programmes de développement économiques, la direction organise, périodiquement, des portes ouvertes. Les dernières en date remontent au mois d'octobre, c'est-à-dire avant le démarrage de la première session», selon le directeur de la formation professionnelle à Constantine, M Gacemi El Aïch : «Notre mission est aussi de promouvoir les métiers de l'artisanat», a-t-il ajouté. Cependant, pour se mettre au diapason de la donne relative aux nouvelles technologies admises dans les diverses entreprises, le Cfpa aura innové en introduisant des spécialités appropriées (c'est le cas pour les autres wilayas) telle le multimédia, les techniques d'offset, les systèmes informatiques avec leurs dérivés, dont la maintenance. Pour dire que les centres ne se limitent pas uniquement aux traditionnels apprentissages manuels. «Pratiquement, toutes les branches nécessitent de nouvelles approches basées sur l'informatique. Les mécaniciens en font un chapitre spécial en ce sens», explique notre interlocuteur affirmant que la plupart des apprentis évitent les travaux manuels et l'effort en puisant uniquement dans des spécialités légères. Une option qui renvoie parfois les inscrits à la 2e session prévue comme, à l'accoutumée, le mois de février. Il n'empêche que, mêmes sceptiques vis-à-vis des métiers «lourds», les apprentis commencent à percevoir le sens du «boulot» garant. Cela s'étant traduit par les chiffres récoltés auprès des dispositifs d'insertion professionnelle. «80% des aides entrant dans le dispositif d'insertion professionnelle Ansej et Angem sont destinées aux jeunes diplômés sortant des Cfpa», certifie M. Gacemi. Loin de tirer sur les comètes en assurant un poste pour chaque élève apprenti à la sortie du centre, il met en relief les opportunités offertes pour les futurs détenteurs de titres actifs dès lors que le pays est en plein envol de développement en tous secteurs confondus. De surcroît, les campagnes de sensibilisation aux côtés des dispositifs étatiques, «intégrants» permettent de concourir à la meilleure compréhension du sens de l'emploi. S'agissant des spécialités consignées dans les programmes, 18 branches sont effectives.
Des spécificités d'enseignement selon la vocation des zones Un taux satisfaisant puisque les Cfpa dépassent amplement la moyenne requise à l'échelle nationale. «Nous demeurons aux règles quant au nombre total de métiers dispensés. Mais les cartes pédagogiques des divers centres à Constantine répondent chacune aux spécificités économiques et caractéristiques, immédiates de chaque commune», a précisé le directeur. Ainsi, les zones urbaines et rurales détiennent des spécialités distinctes afin d'y satisfaire la demande en main-d'œuvre. Avec surtout un regard sur la formation spécialisée dans certaines communes selon leur vocation. Aïn Abid, Aïn Smara et Khroub, particulièrement, optent pour des formations respectivement de techniciens agriculteurs, mécaniciens et les automatismes et l'électronique dans le secteur industriel. En matière d'encadrement tous les établissements se plient à des mises à niveau grâce au perfectionnement prodigué aux staffs formateurs. «Les stages toucheront particulièrement les encadreurs enseignant les nouvelles technologies incluses dans les programmes» soutient la direction. Mais voilà que, pour permettre une bonne «maîtrise pratique et expérimentale», les futurs diplômés doivent expérimenter dans des ateliers répondant aux normes nouvelles. «La plupart des équipements datent des années quatre-vingts. Ils appellent une rénovation catégorique, voire un changement afin de relancer le secteur de plus belle», témoigne un enseignant. La région de Constantine renferme 22 établissemnts dont 17 Cfpa, 3 Insfp, 1 IEP et 1 annexe. Le service de l'hôtellerie sera renforcé avec la réalisation d'un institut dans la municipalité de Zighoud Youcef. Elle (la région) totalise une capacité totale d'accueil de 6 900 places (l'internat offre 609 places). Les offres de disciplines tous modes et types de formation confondus (résidentielle, à distance, catégorie particulière femme au foyer…) avoisinent 7 800. Tandis que l'effectif incorporé, tous modes et types de formation confondus, est de l'ordre de 6 406. Soit un taux de réalisation qui honore la wilaya avec 82,13%. Un pourcentage honorable mais, compte tenu des réticences des jeunes à rallier les Cfpa, il reste un autre apprentissage à garantir davantage : celui de la sensibilisation accrue et permanente pour vider les rues et ruelles de l'oisiveté. Un autre combat pour inciter les jeunes à s'inscrire et décrocher un métier lourd ou léger, mais prometteur…