Si l'assurance des personnes a connu une régression en raison de filialisation du secteur, la branche automobile continue à être majoritaire, représentant 56% du chiffre d'affaires des assurances durant le premier semestre de l'année en cours. Résultat de l'augmentation du parc automobile. Mais l'assurance automobile est déficitaire. Et pour cause, les indemnisations versées aux assurés sont beaucoup plus importantes que les besoins exprimés dans une branche où des réformes s'imposent pour assurer une meilleure gestion. Dans ce cadre, les assureurs ont conclu un protocole d'accord dans lequel plusieurs points ont été proposés, notamment le plafonnement des remises à 50% qui sera appliqué de manière progressive. Les compagnies d'assurances ont également demandé la révision à la hausse de la prime de responsabilité civile (RC), dont le taux est le plus bas dans la région, sept fois plus faible par rapport au montant fixé au Maroc par exemple. «Pour chaque dinar de RC, les compagnies versent 2,5 dinars, soit un déficit de 275%», selon Abdelkrim Djaafri, P-dg de la Caat.Actuellement estimé à 1 500 dinars, cette prime est jugée donc insuffisante dans une branche où des milliers de dossiers de sinistres automobiles sont en attente de prise en charge en plus des dossiers (1 million au total) enregistrés au cours de cette année. D'ailleurs, avec l'appui du ministère des Finances, les 13 compagnies d'assurances regroupées autour de l'UAR (l'Union des assureurs et réassureurs) ont solutionné entre janvier et juin 2012 pas mois de 407 000 vieux sinistres, sur un nombre global de 619 000. Cette opération de liquidation de stocks de sinistres a coûté 4 milliards de dinars et atteindra d'ici à la fin de l'année 7 milliards de dinars. C'est ce qu'a indiqué hier le président de l'UAR, M. Amar Latrous, dans une conférence de presse consacrée aux nouvelles dispositions du secteur.Pour sa part, le P-dg de la Caat a relevé l'importance de la fraude qui a atteint, selon lui, des proportions incommensurables ces dernières années avec des taux allant jusqu'à 20%. Les dossiers douteux sont, faut-il le noter, soumis à la société Alpha créée en collaboration entre la Caat, la Caar et la SAA pour divulguer les tentatives de fraude. A ce sujet, le P-dg d'Alliance Assurance, Hassan Khelifati, a noté que sur les 20 dossiers incertains soumis à Alpha au 1er trismestre 2012, 16 constituent des tentatives de fraude. Pour rappel, sur les dix dernières années, les compagnies d'assurance ont récupéré 800 millions de dinars grâce à la détection des cas de fraude. La majorité de ces incidents «ont été réglés à l'amiable».Concernant l'assurance des personnes, qui a vu son chiffre d'affaires baisser de 36,3%, passant à 2,5 milliards de dinars contre 4 milliards de dinars durant le 1er semestre 2011, une vaste campagne de sensibilisation sera lancée. L'UAR s'attend à une reprise de cette activité avec le parachèvement du processus de filialisation conformément à la loi 06-04 du 20 février 2006. Les 7 compagnies versées dans ce créneau utilisent à titre indicatif le réseau des entreprises mères en attendant l'ouverture de leurs propres agences. «En 2013, les compagnies d'assurances personnes atteindront leur vitesse de croisière», prévoit Amar Latrous, qui reste optimiste sur l'avenir de ce secteur nouveau en Algérie où beaucoup de produits sont proposés, que ce soit aux entreprises (à travers les conventions de groupe) qu'aux particuliers. L'offre collective est la plus iimportante selon le représentant de Caarama assurance, filiale de la Caar, qui a présenté à l'occasion les différents produits de la filiale. S. I.