Organisé dans le cadre des festivités du Cinquantenaire de l'indépendance, la 4e édition du Salon national des arts plastiques à Oum El Bouaghi qui s'est clôturée hier, a soulevé la nécessité de relancer l'art de la sculpture de la calligraphie en Algérie. Ainsi, l'art de sculpter la calligraphie constitue le nouveau défi de nombreux artistes plasticiens algériens, ont souligné les participants à cette 4e édition. Le salon qui a vu la participation d'une trentaine de plasticiens venus de plus d'une vingtaine de wilaya du pays est placé dans le cadre de l'édition 2012 sous le slogan «Grandeur de la sculpture et de la calligraphie arabes». A Cette effet, «la technique artistique de la sculpture de la calligraphie, insuffisamment maîtrisée jusque-là par les plasticiens algériens, bénéficiera désormais d'une attention particulière de la part des instances compétentes» a souligné, à l'APS, Laâbidi Zerradi, commissaire du salon et artiste-peintre de son état. Dès lors, le perfectionnement de ce procédé artistique devra permettre la modernisation des arts de la calligraphie et de la sculpture demeurés «otages des méthodes et des secrets jalousement gardés, à leur époque, par nos ancêtres», a estimé le commissaire de la manifestation, précisant que l'organisation de ce salon vise la collecte du maximum d'idées et de réflexions sur la maîtrise de cet art difficile demandant une dextérité et un savoir-faire particuliers. Selon le même responsable, les quelques artistes algériens qui se sont adonnés à cet art, à l'instar du défunt Bachir Belounis et de Rachid Koraïchi, ont fait preuve d'un haut sens de l'imagination et de l'élégance, donnant lieu à des chefs-d'œuvre artistiques hors du commun. De son côté, l'artiste-peintre Abdelghani Boumeggoura a confiée qu'aujourd'hui des tentatives timides liées à cet art, parfaitement maîtrisé par l'Irakien Iyad Houssaïni, ont été menées par de jeunes artistes algériens en quête de motivation et d'assistance de la part des responsables concernés, soulignant que ces tentatives restent insuffisantes sans un véritable encadrement et formation artistique. Parmi cette nouvelle génération d'artistes sculpteurs-calligraphes algériens, présents à Oum Boughi, la plasticienne Yamina Gouchiche, de Tiaret, trouve beaucoup de plaisir dans cette tâche artistique et plaide pour davantage d'encouragement pour le développement de cet art. A la clôture de cette manifestation, les participants ont affirmé, d'une seule voix, qu'il devient plus que nécessaire de valoriser et actualiser cet art ancestral. Il est à noter que ces dernières années, il y a un véritable regain d'intérêt pour la calligraphie, qu'on accorde de plus en plus d'importance à l'art de la calligraphie, avec des actions concrètes telles que la création d'un musée dédié à la calligraphie et l'organisation d'un festival international dont l'édition de cette année a accueilli plus d'une centaine d'artistes spécialisés venus des cinq continents. Le grand défi aujourd'hui est la célébration d'une école académique entièrement dédiée à l'art de la calligraphie dont la maîtrise demande plusieurs années de formation.