Bien qu'il date de plusieurs années, le projet de construction d'une usine automobile Renault en Algérie peine encore à voir le bout du tunnel. L'idée de lancer cette industrie en Algérie s'est imposée il y a plus d'une décennie, mais les choses n'ont pas évolué naturellement pour diverses raisons. Toutefois, avec croissance vertigineuse du marché des véhicules (5 milliards de dollars durant les 9 premiers mois de l'année), le gouvernement a voulu profiter de cette dynamique pour inciter les constructeurs automobiles à venir investir localement. C'est ainsi qu'en 2010 le feu vert a été donné par les autorités économiques du pays (le Conseil des participations de l'Etat, CPE) pour entamer les négociations avec le constructeur français Renault en vue de réaliser une usine de montage automobile en Algérie. Ce dossier géré par le ministère de l'Industrie a connu, depuis, plusieurs étapes marquées par des négociations complexes et longues. Trois ministres ont eu à traiter avec la partie française dans ce cadre et de nombreux obstacles ont été dévoilés. Mais pour voir les choses évoluer sérieusement, il a fallu attendre la désignation par la partie française de Jean-Pierre Raffarin à la tête d'une délégation chargée de faire avancer le partenariat économique entre les deux pays. Ce dernier a effectué plusieurs visites en Algérie durant lesquelles certains obstacles ont été aplanis. Toutefois, pour des raisons purement techniques le projet reste au stade initial. Malgré l'accord de principe et la bonne volonté de Renault de s'implanter en Algérie, des désaccords et des différents ont surgi durant les négociations. Il est question notamment du volet commercial qui intéresse la partie française tout comme le gouvernement. Le choix du site a, lui aussi, freiné l'avancée des négociations. Renault a fait part de sa volonté de construire son usine à Rouiba, un choix qui n'arrange pas le gouvernement puisque d'autres zones industrielles aménagées existent, telle que celle de Bellara. Le choix s'est porté finalement sur la région ouest. Une délégation s'est même rendue ces dernières semaines sur les lieux pour finaliser les dernières retouches techniques. L'autre volet qui a marqué les longues négociations a trait au taux d'intégration. L'Algérie a fait part de son souhait d'intégrer dans le projet un certain nombre de PME algériennes, dans le cadre d'un réseau de sous-traitance, mais le tissu industriel local ne répondait pas aux normes. Selon les déclarations de responsables au fait du dossier, le taux d'intégration sera entre 20% à 25% dans une première étape, pour atteindre ensuite 60% avec l'intégration de la pneumatique et du vitrage. Hormis ces détails techniques que les deux parties ont mis du temps à finaliser, la structure du projet a été dévoilée bien avant. Ainsi, le projet sera réalisé selon la règle 51/49% et la répartition des 51% du capital revenant à l'Algérie se fera entre le Fonds national d'investissement (FNI) et la Snvi. Après avoir signé un accord-cadre le 25 mai dernier, il ne reste, semble-t-il, que des petits détails relatifs au pacte d'actionnaires qui devait être signé au cours du mois de septembre dernier. Selon certaines sources, ce pacte a été finalisé et devrait être paraphé lors de la visite du président français, François Hollande. Ce document devrait définir particulièrement la stratégie de l'entreprise, la répartition du capital ainsi que les conditions du partenariat.