De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Les grévistes de l'éducation persistent et signent : «Nous avons enregistré un taux de participation de près de 90% dans le secondaire et, au troisième jour, trois lycées supplémentaires ont rejoint le mouvement. Même si les deux autres paliers n'ont pas massivement suivi le mouvement, nous considérons que nous avons réussi notre action.» Rejetant les chiffres livrés par la tutelle [moins de 5% de participation pour les trois paliers] le coordinateur du SNAPEST, M. Aous, affirme que le débrayage est une «quasi-réussite» dans la mesure où de nombreux enseignants, sceptiques au départ, se sont reconnus dans la plate-forme de revendications et adhéré au mouvement : «Nous devons tenir une réunion cet après-midi [hier 15h, ndlr] à la fois pour faire le bilan de la grève et nous projeter dans l'avenir. Car il y aura certainement des actions à entreprendre dans le futur si la tutelle campe sur sa position négative», assure encore M. Aous. La même conviction d'avoir réussi la grève et le même ton inflexible et menaçant se retrouvent chez les maîtres-assistants et professeurs docents, même si le centre hospitalo-universitaire d'Oran ne semble pas avoir été sérieusement perturbé ces trois derniers jours. «L'appel de la Coordination des syndicats des maîtres assistants et des professeurs et docents a été suivi à 100%», affirme-t-on chez les syndicalistes autonomes du CHUO, où l'on souligne que le service minium a quand même été assuré. «Le gouvernement devra cependant répondre à nos revendications, faute de quoi nous pourrons opter pour une grève illimitée», ajoute-t-on. Quant aux autres secteurs de la fonction publique, il ne semble pas que la grève ait provoqué la moindre perturbation. «Comme d'habitude, ce sont surtout les lycées et les maîtres-assistants qui ont animé le débrayage. Même si tous les travailleurs se reconnaissent dans la plate-forme de revendications, ils se défient de la chose syndicale et nombreux ont peur de la sanction administrative», explique-t-on parmi les grévistes. La plate-forme de revendications socioprofessionnelles des syndicats autonomes s'articule autour de trois axes : la promulgation des statuts particuliers conformément aux revendications des fonctionnaires, la promulgation du régime indemnitaire avant la fin de l'année en cours avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008 et la revalorisation du point indiciaire. «Parce que le gouvernement continuera probablement à faire la sourde oreille, nous irons sans doute vers d'autres grèves et d'autres formes de revendications», prévoit-on de source syndicale. Il reste à savoir quelles seront ces formes et quel sera leur impact sur la société…