Dans le souci de sensibiliser le grand public à l'architecture de terre et d'argile, deux matériaux utilisés depuis des millénaires par l'homme pour construire son bâti dans le respect de l'environnement, une exposition est organisée sur l'esplanade Riadh El Feth, jusqu'au 17 décembre prochain, en marge du 1er Festival culturel international de promotion des architectures de terre «Archi'terre». L'exposition «De terre et d'argile» est ouverte à tous, spécialistes et néophytes, afin de découvrir la beauté de cette architecture, sous un chapiteau blanc, dans une scénographie féérique, illuminée de couleur ocre.Le ton de l'exposition est donné dès le hall d'entrée où sont exposées des photos de sites bâtis en terre inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, à savoir les ksour de la vallée du M'zab, une maquette de la grande mosquée de Djenné, qui est le plus grand édifice au monde bâti en terre ainsi que l'ex-hôtel «l'Oasis Rouge» de Timimoun. Le public peut aussi découvrir les premiers gratte-ciels de l'humanité qui ont été bâtis en terre dans la ville de Shibam, au Yémen.Les visiteurs vont ensuite accomplir un véritable voyage spatio-temporel où le traditionnel côtoie les nouvelles technologies pour la promotion de cette technique de construction à travers quatre autres espaces dédiés aux thématiques suivantes : l'universalité de l'architecture de terre, la diversité des architectures de terre et ses différentes techniques, l'exploitation de cette méthode de construction dans l'architecture moderne et focus sur les ksour protégés en Algérie.Sont également exposés, en plus des œuvres d'architecture de terre, des décorations murales, des photos et des objets d'artisanat d'artistes venus du Touat-Gourara, de Kabylie, de Mauritanie, du Niger, du Burkina Faso, de France et du Portugal. Parmi ces objets, on peut citer les jarres en terre, véritable savoir-faire des artisanes du village Sidi Semiane, situé dans la région de Cherchell. Le public pourra découvrir aussi des sables d'une vingtaine de couleurs, des photos et dessins illustrant les quatre techniques traditionnelles de construction en terre les plus connues : l'adobe, le torchis, le pisé et la bauge.Afin de sensibiliser sur l'importance du patrimoine algérien bâti en terre et à la nécessité de le préserver, il y a un espace spécialement dédié de photographies aériennes de la vallée du Mzab et des ksour algériens, classés patrimoine universel. Ces œuvres sont réalisées par Kays Djilali, dans le cadre de deux campagnes photographiques organisées par le ministère de la Culture en 2009 et 2011.Par ailleurs, dans le cadre du 1er Festival culturel international de promotion des architectures de terre, une série de conférences sur la construction et l'architecture de terre sera présentée par une vingtaine d'architectes et de spécialistes algériens et étrangers jusqu'au 22 novembre. Organisée dans le cadre d'une stratégie de réhabilitation de l'image des architectures de terre, menée par le ministère de la Culture, par le biais du Centre algérien du patrimoine culturel bâti en terre (Capterre), qui sera bientôt installé à Timimoun, Adrar, selon sa directrice, Yasmine Terki, également commissaire de l'exposition. Ainsi, des ateliers d'initiation aux techniques de construction de terre sont animés par des spécialistes dans les jardins de l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme (Epau) pour les étudiants d'Alger et des Universités de Blida et de Tizi Ouzou. Pour rappel, réalisée dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», où elle a été présentée pour la première fois avant son escale à Alger, «De Terre et d'Argile» est la seconde exposition initiée par le ministère de la Culture sous le thème «Des architectures de terre». La première avait pour slogan «Terres, d'Afrique et d'ailleurs» et a été réalisée dans le cadre du second Festival culturel panafricain d'Alger, en 2009. S. A.