Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes, Ali Laskri, n'a pas été tendre avec le pouvoir à l'occasion du meeting électoral qu'il a animé vendredi au théâtre régional Kateb-Yacine, de Tizi Ouzou, à l'occasion du double scrutin local de jeudi prochain. Entouré par le candidat tête de liste APW, Moussa Tamadartaza, et le président du comité d'éthique de son parti, Mohand Amokrane Cherifi, l'animateur du meeting a accusé le pouvoir d'encourager les citoyens à ne pas se rendre aux urnes et à se maintenir à l'écart de la politique. Les différentes péripéties de la commission nationale de surveillance des élections locales sont un signe de cette volonté du pouvoir de décrédibiliser l'acte de vote, selon Ali Laskri, qui n'a pas manqué de remettre en cause la crédibilité de la Cnisel, dont l'attitude a participé d'une manière ou d'une autre à discréditer les élections, notamment à travers les échanges médiatiques qui ont émaillé la campagne électorale entre la commission et le ministère de l'Intérieur.Le retard mis dans la mise en place de la commission a fait du tort aux candidats et aux partis politiques, selon le premier secrétaire national du FFS, qui a affirmé que lors des dépôts des dossiers, des candidats ont été retirés de la liste sans qu'ils aient la possibilité de faire un recours, la commission n'étant pas installée à ce moment là. L'orateur dénoncera également la saga des numéros d'identification, dont le choix définitif a pris plusieurs jours, soulignant que son parti a eu trois numéros successifs avant les changements et autres correctifs apportés au fur et à mesure que la Cnisel se concertait avec le département de Daho Ould Kablia. Tout cela participe, estime le responsable du FFS, à l'éloignement du citoyen de l'action politique, chose que son parti combat depuis des années. Laskri rappellera, à ce propos, le mot d'ordre principal de la participation du FFS aux élections législatives, à savoir la remobilisation des citoyens autour de la politique, la seule à même d'imposer l'alternative démocratique et pacifique. En parallèle avec cette volonté du pouvoir de dépolitiser davantage la société, l'animateur du meeting dénoncera une volonté de «museler davantage les Algériens» à travers les réformes initiées et adoptées, au lendemain des événements qu'on appelle «le printemps arabe». «Il est temps de remobiliser le peuple algérien pour arracher l'alternative démocratique», a lancé Ali Laskri, précisant que c'est globalement le discours que son parti développe aux quatre coins du pays. Une belle aubaine pour faire une transition, et affirmer que son parti poursuit son action pour la mobilisation et accueille de plus en plus d'adhérents dans de nombreuses wilayas. «Le FFS mobilise toujours et accueille de plus en plus de militants, notamment des compétences», affirme Laskri, citant l'exemple du candidat tête de liste de son parti à l'APC d'El Khroub, qui n'est autre que l'ancien ministre de la Santé, le professeur Abdelhamid Aberkane. Ali Laskri ne manquera pas de rappeler, dans son intervention, aux candidats de son parti de travailler en concertation avec la population locale. Son fameux triptyque concertation-information-dénonciation, a été salué par l'assistance nombreuse venue l'écouter. Pour lui, les candidats qui auront la chance d'être élus à la tête des APC et des APW devraient établir un dialogue permanent avec les citoyens des quartiers et villages, dans le but de procéder par priorité dans le choix des projets. Ils devront également tenir les citoyens informés de toutes les étapes de la mise en œuvre des projets et, le cas échéant, les mobiliser pour dénoncer les blocages éventuels et mettre la pression sur l'Administration dans ce cas. Auparavant, le candidat tête de liste pour l'APW, le docteur Moussa Tamadartaza, a estimé que les candidats de son parti partent avec la conviction qu'il faut restaurer le caractère populaire des assemblées élues. Il s'est dit content de voir une assistance nombreuse, un signe que «le FFS reste une force incontournable dans l'échiquier politique algérien». De son côté, Mohand Amokrane Cherifi a rappelé son passage en tant qu'expert à l'ONU, notamment ses 13 ans passés à la tête d'une commission en lien avec les collectivités locales, pour appeler les pouvoirs publics à consacrer le principe de décentralisation et d'autonomie financière locale, parce que les élus locaux sont mieux placés pour savoir ce qu'il faut dans leurs communes respectives, notamment en termes de priorité. Il encouragera les contrôles a posteriori pour ne pas retarder la bonne marche des communes et la mise en œuvre des projets de développement.«Il est temps de faire confiance aux maires et cesser les contrôles a priori qui font perdre du temps aux élus locaux», a estimé l'expert onusien, qui a appelé, d'un autre côté, les élus à établir la concertation permanente avec les citoyens et à faire l'inventaire des mairies qu'ils investissent en tenant informée la population locale.