La restitution des archives historiques sur le Sahara pour approfondir les recherches est devenue plus qu'une nécessité, ont indiqué hier, à Béchar, les participants à une rencontre nationale sur «Le Sahara algérien, domaine d'édification humaine et de civilisation, modèle de défi du néo-colonialisme, approche historique et sociale». Les présents à cette rencontre ont insisté sur l'impérative restitution des archives historiques sur le Sahara algérien se trouvant à l'étranger, notamment à Aix en Provence (France), tout en recommandant la collecte de celles se trouvant en Algérie, pour êtres mises à la disposition des chercheurs spécialisés dans l'histoire de cette partie du pays. «Des kilomètres de microfilms et autres documents d'archives traitant de plusieurs périodes historiques du Sahara, se trouvant à Aix en Provence (France), doivent être restitués à l'Algérie ou faire l'objet de copies, pour permettre aux historiens d'approfondir leurs recherches sur cette importante partie du pays», ont indiqué les historiens et chercheurs participant à cette rencontre. Cette rencontre, animée par une centaine de chercheurs et d'historiens de plusieurs universités d'Algérie, a été marquée, lors de sa première journée, par la présentation d'exposés et de communications ayant trait notamment à «L'expansion coloniale française dans le sud-ouest du pays (1881-1912)», «Aperçu sur la stratégie coloniale du maréchal Lyautey dans le sud de l'Oranie», et «Lecture dans la politique coloniale française dans le Sahara algérien». Les auteurs de trois contributions ont mis l'accent sur les moyens militaires et financiers «très importants mis en place par la France coloniale pour l'annexion complète du Sahara à son territoire pour ses richesses, décelées auparavant par les explorateurs et autres expéditions militaires». La rencontre, première du genre à être initiée par la faculté des lettres, des langues et des sciences humaines et sociales de l'université de Béchar, a pour but la valorisation du projet des études sahariennes initiées par le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, l'encouragement des chercheurs à porter plus d'intérêt aux recherches scientifiques sur le Sahara algérien. Elle vise aussi l'application de ces recherches dans les différents programmes de développement de cette région du pays, et surtout à offrir aux étudiants un espace de connaissance des différentes phases de l'histoire de cette région, selon les organisateurs. Les travaux de cette rencontre, qui se poursuivront aujourd'hui pour la deuxième et ultime journée, verront la présentation de plusieurs autres communications sur des thèmes liés à la politique coloniale dans le Sahara, aux projets d'investissements coloniaux dans le Sahara, au Sahara dans les accords et la législation coloniale de 1845 à 1947, la résistance populaire politique et militaire dans cette même région, la place du Sahara au sein du mouvement national, et les activités des différentes organisations politiques et culturelles nationalistes dans les zones sahariennes du pays. Des thèmes concernant aussi le Sahara algérien durant la période de la révolution du 1er novembre 1954, le rôle de cette région dans la globalisation de la Guerre de libération nationale, les bases arrières de la Révolution dans l'extrême sud du Sahara algérien et la tentative de sa séparation par la France coloniale du reste du pays sont également au menu des travaux de cette rencontre nationale.