La visite de l'envoyé spécial français Jean- Pierre Raffarin n'a apporté aucun élément nouveau sur les dossiers en suspens, comme les projets d'investissements de Renault et Total. A moins d'un mois de la visite d'Etat de François Hollande, le chargé de mission de l'Elysée pour les questions économiques en Algérie a également préféré (avec le ministre de l'industrie, de la PME et de la Promotion de l'Investissement) ne rien annoncer. Au contraire, la présence de M. Raffarin, intervient plus pour régler les derniers détails de la visite de Hollande. «La visite prochaine du président français, dont je suis le chargé de mission, m'oblige à une certaine réserve sur certaines conclusions de dossiers. Vous comprendrez que ce n'est pas à moi de prendre la parole sur des dossiers stratégiques. C'est de la responsabilité du président de la République française avec le président algérien», a ainsi expliqué le sénateur et chargé du suivi des investissements français en Algérie, Jean-Pierre Raffarin. Même son de cloche du côté algérien. «Il n'y a pas d'annonce. Les choses avancent et nous laisserons aux autorités supérieures le soin d'annoncer les accords auxquels nous allons parvenir dans le cadre de partenariat entre la France et l'Algérie», a déclaré Cherif Rahmani, lors d'un point de presse conjoint organisé à l'hôtel El Aurassi d'Alger. En indiquant, à propos du dossier Renault, que les choses avancent bien (une délégation de la Snvi est depuis hier à Paris afin de rencontrer leurs vis-à-vis français), M Raffarin, s'est contenté de dire que «la filière automobile peut être un bon exemple parmi d'autres où chacun peut y trouver son compte grâce à un partage d'une valeur ajoutée en croissance». Idem pour Total. Rien n'a filtré à ce sujet durant la visite d'une journée de M Raffarin. Les deux ministres se sont contentés de dire que les discussions porteraient désormais sur le prix de l'éthane qui sera livré par Sonatrach à Total. «Il faut bien voir qu'il s'agit de projets particulièrement lourds. Pour le vapocraquage il faut d'abord bien établir les conditions physiques, géologiques de la ressource en éthane, la localisation de l'extraction de l'éthane... Il faut aussi se mettre d'accord sur les paramètres économiques. Tout cela exige des études, des discussions. Il s'agit d'investissements d'une ampleur majeure (près de 5 milliards de dollars, ndlr), créateurs de nombreux emplois qualifiés pour lesquels il faudra recruter et former les compétences et qui auront une durée de vie de plusieurs dizaines d'années», selon Jean-Pierre Raffarin. Rappelons, par ailleurs, que la dernière visite en Algérie de M. Raffarin remonte à février dernier, alors qu'il était l'envoyé spécial de l'ancien président français Nicolas Sarkozy. Depuis la tenue, en mai 2011, du forum de partenariat économique algéro-français, une vingtaine d'accords ont été conclus entre des entreprises algériennes et françaises. L'Algérie et la France sont déjà parvenues à concrétiser sur le terrain deux projets concernant la fabrication de verre, entre l'entreprise Saint-Gobain et le groupe algérien Alver. Dans le secteur des assurances également, il y a l'accord entre l'assureur français AXA et la Banque extérieure d'Algérie (BEA) et le Fonds national de l'investissement (FNI), en plus d'un autre projet dans la fabrication des médicaments par le laboratoire français Sanofi Aventis, qui s'est engagé à construire une usine en Algérie. S. B.