Il n'y'avait ni l'effervescence ni l'engouement habituel des jours de vote, ce jeudi, dans la commune de Staouéli, à l'occasion des élections locales. Les populations se sont quand même rendu aux bureaux de vote pour choisir leurs futurs P/APC (Présidents des assemblées populaires, communales) et P/APW (Présidents des assemblées populaires de wilaya) conscientes en cela de l'importance de l'acte d'élire. Beaucoup ont voté sans grande conviction de voir un jour changer leur quotidien qui n'est pas toujours reluisant. C'est le cas de cette jeune dame rencontrée au centre de vote pour femmes et qui habite la cité Moriès. Même si ses conditions de vie sont difficiles comme c'est le cas de beaucoup de ses concitoyens, cette jeune mère de trois enfants a des rêves très simples : voir le P/APC se rapprocher des populations et atténuer un tant soit peu leurs problèmes au quotidien, notamment ceux de la route qui n'est pas bitumée, surtout en ces journées hivernales. Cette électrice nous fait partager un autre souhait qu'elle veut voir réalisé : la création au niveau de la commune de Staouéli d'une école pour prendre en charge les handicapés. Maman d'un garçon de 5 ans handicapé moteur, notre interlocutrice nous confie toute sa détresse de voir son fils incapable d'accéder à un minimum de savoir. «Je voudrais que notre maire prenne en charge cette catégorie vulnérable de la commune pour qu'elle puisse vivre dans la dignité», lance-t-elle à notre adresse sans grande conviction avant d'ajouter qu' «un bus a été mobilisé par le P/APC sortant, dans la matinée, pour transporter les électeurs vers les bureaux de vote». Comme cette jeune maman, les citoyens «rêvent» tous qu'un jour les élus qu'ils ont choisis soient à leur écoute pour prendre en charge leurs préoccupations au quotidien. «Je ne rêve pas d'un logement, je sais qu'il est inaccessible pour moi, mais je voudrais qu'on puisse au moins disposer de routes praticables, d'électricité et de gaz», nous dis une autre électrice. Des rêves pourtant tout simples et à leur portée si les élus locaux prennent à cœur la noble mission qui leur incombe et s'occupent réellement des problèmes de leurs communes, laissant de côté leur égoïsme. Au niveau de ce centre numéro 2 réservé aux femmes, 6 bureaux ont été ouverts pour accueillir la gent féminine. Le nombre d'inscrites est de 2537. D'habitude, le taux de participation à midi se situe entre 15 et 18% lors des élections précédentes, alors que cette fois-ci le taux n'était que de 10,36% pour les APC et de 10,24% pour les APW. Très tôt dans la matinée, soit à 10 heures le taux de participation était de 3,11% pour les APC et de 2,99% pour les APW. Selon le chef du centre, M. Fekir Mustapha, qui exerce comme inspecteur de l'enseignement, le scrutin se déroule normalement et aucun incident n'est à signaler. Un nombre important d'encadreurss a été mobilisé, 10 par bureau nous fait savoir notre interlocuteur. L'Administration a même prévu des remplaçants en cas de défaillance.Par ailleurs et au niveau de l'un des autres centres réservés aux hommes (Ecole des Frères-Damerdji, au centre-ville de Staouéli), 2534 citoyens sont inscrits sur les listes électorales. Doté de 6 bureaux, ce centre a accueilli 125 votants pour les APC contre 113 pour les APW. Ce sondage de 9h nous a été donné par le chef du centre, M. Mansour Abdelmoutaleb. A midi, les chiffres ont légèrement augmenté, soit 589 électeurs pour les APC et 542 pour les APW. Comme dans les autres centres, tout a été mobilisé pour un bon déroulement de l'opération. Les citoyens qui n'ont pas reçu leur carte de vote ont pu accomplir leur devoir sur simple présentation de leur carte d'identité. Grâce à ce document présenté, l'agent du bureau fait une petite recherche sur l'ordinateur grâce à un CD contenant le fichier électoral de la commune. Immédiatement l'électeur est orienté vers le bureau de vote où il est inscrit. Beaucoup de citoyens ont également préféré tourner le dos à cette élection, ne croyant plus aux promesses des élus. «Ils n'ont cessé de nous promettre monts et merveilles mais, une fois élus, on ne peut même pas décrocher un rendez-vous avec eux. C'est pourquoi je préfère ne pas voter», nous dit un citoyen. La journée de jeudi était ordinaire à Staouéli. Tout le monde vaquait à ses préoccupations. Les commerces étaient ouverts et nombreux étaient les citoyens, après avoir accompli leur devoir, qui se sont rendu au marché pour faire leurs emplettes. B. A.