Tout le monde sait que depuis une dizaine d'années, la FAF œuvre dans la formation des jeunes au sein de sa structure et des clubs. Après la mise sur pied de la direction technique et la nomination de Rachid Haddadj à la tête des académies, et Boualem Laroum pour la formation des entraîneurs, les pouvoirs publics ont décidé de matérialiser le vœu du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, de voir créer des centres de formation avec l'accompagnement palpable de l'Etat, comme stipulé par décret présidentiel relatif à la professionnalisation du football algérien. Preuve en est qu'au plus haut sommet de l'Etat, la redynamisation du mouvement sportif dans son ensemble et de notre football en particulier, est une préoccupation majeure. Aussi, depuis son intronisation à la tête de l'instance footballistique algérienne (FAF), Mohamed Raouraoua tente de donner un nouvel élan à la formation des jeunes. C'est ainsi qu'il a décidé de créer, en 2007, l'Académie de la FAF dans la perspective de la CAN des U-17, organisée deux années plus tard en Algérie et qui a vu l'émergence de nombreux talents issus de cette même académie. Le chantier est vaste mais des jalons ont été posés. Il faut faire appel à toutes les compétences pour aider dans cette tâche pas du tout aisée. Outre le problème de formation des jeunes à la base, l'ouverture des classes sports-études et des académies de football, qui seront un véritable laboratoire pour les futurs entraîneurs que va former la DTN et qui ont besoin de formation théorique mais surtout de pratique, au lieu de stage condensés comme cela se fait jusqu'à ce jour, les futurs coachs pourront y effectuer des stages de longues durées comme l'exigent les normes de l'Uefa et de la Fifa, pour l'homologation d'entraîneurs avec des bases solides. Seulement il y a une mauvaise prospection de jeunes talents et une mauvaise organisation des jeunes catégories. «On a lancé des académies pour justement pallier au problème de formation qui n'existe pas au sein des clubs professionnels algériens», note le premier responsable du football algérien, Mohamad Raouraoua, qui reconnaît les grandes carences au niveau de l'encadrement des jeunes. «Selon les statistiques, le football national enregistre un déficit de 500 techniciens. Cela signifie que la plupart de nos équipes, notamment des jeunes, sont dirigées actuellement par des personnes sans aucune qualification. La fédération, grâce à la révision du décret relatif à la formation, récupère ses prérogatives de formation», a déclaré M. Raouraoua. A chaque occasion qui se présente, il crie à qui veut l'entendre qu'il dispose d'un programme ambitieux qu'il souhaite appliquer avant la fin de son mandat, qui expire en 2013. La fédération a, pour sa part, relevé le défi en organisant ce stage : «un signe de dynamisme de l'équipe fédérale qui a érigé la formation en priorité», a-t-elle estimé. Soulignant au passage que cette session fait suite au stage de premier degré tenu à Alger le mois dernier. Pour le président de la FAF, cette session entre en droite ligne dans la politique initiée par sa structure depuis l'installation du bureau actuel. «Nous avons été marqués depuis notre arrivée à la FAF par les correspondances de techniciens qui se plaignaient du manque de formation. Ce stage leur permet d'acquérir des connaissances qui leur permettront d'avoir de nouvelles ambitions avec les diplômes obtenus», soutient le responsable de l'instance suprême du football algérien. Il a ajouté qu'au niveau de la fédération «nous avons réfléchi à un plan de développement du football au sein des clubs concernant les jeunes catégories et cela passe par la formation des ressources humaines en charge d'encadrer les jeunes. Nous allons poursuivre cette politique avec d'autres séances de formation des cadres techniques et des arbitres. Nous savons que le développement du sport, ce n'est pas seulement la compétition mais c'est également la formation de ceux qui ont la charge d'encadrer des jeunes». La prochaine étape sera donc l'organisation de stages pour les degrés supérieurs afin d'outiller davantage les techniciens qui officient sur le terrain. Quoiqu'il en soit, pour la troisième année de l'application du système professionnel en Algérie, en vertu des recommandations de la Fifa, le projet de la formation a encore du chemin à faire pour qu'il devienne autre chose qu'un simple slogan qu'on brandit à chaque occasion. Aussi choquante qu'elle soit, cette situation résume à elle seule la politique du résultat immédiat et l'incapacité des clubs à compter sur leur propre produit en l'absence de toute logique de formation, pourtant salutaire pour une sortie de crise pour le football algérien. Combien de centaines de milliards ont été dépensés par les clubs avec le résultat que l'on connait. Non, ce n'est pas du tout une surprise si on constate aujourd'hui que nos clubs, qui étaient jadis de véritables viviers en termes de talents, n'arrivent pas à pourvoir la sélection en nombre suffisant de joueurs capables de relever le défi. Jusqu'à quand allons-nous encore solliciter les clubs français pour nous alimenter en talents ? N. B.