Synthèse de Samir Azzoug Au lendemain de l'annonce des résultats des élections locales par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, les partis politiques, ayant pris part à cette échéance, en évaluent le déroulement. Si certains ont affiché leur satisfaction ou désillusion face aux scores obtenus, il demeure qu'un quasi consensus s'est créé autour de la dénonciation de pratiques frauduleuses constatées le jour du vote. Le plus virulent coup d'estocade est porté par Mohcine Belabès, président du RCD qui juge ce scrutin «une manifestation d'une stratégie suicidaire». Se félicitant d'avoir conservé sa position sur la scène politique nationale, il note qu'à travers ces élections locales «le pouvoir vient d'apporter une réponse de plus quant à sa volonté de soumettre le pays en fermant le jeu politique par la corruption et l'abus d'autorité» dénonçant une fraude massive. Le FFS de son côté s'est fondu d'un communiqué sans ambages à quelques heures de la fin du vote signalant que «le scrutin est loin de répondre aux standard internationaux en matière de sincérité et de régularité». «De trop nombreuses irrégularités ont été relevées par nos militants» dénonce-t-il, en visant particulièrement le vote massif et via des procurations «illégales» des militaires. Le parti socialiste des travailleurs (PST) déclare quant à lui, dans un communiqué de presse que «comme prévu les élections locales du 29 novembre 2012 n'ont été ni propres ni démocratiques. Les témoignages relevés dans les quatre coins du pays signalent toutes sortes de fraudes et d'irrégularités». Le parti qui a introduit un recours auprès de la commission de supervision des élections locales de la wilaya de Béjaïa, pour annuler les résultats du vote dans trois bureaux où des irrégularités ont été constatées, considère «que l'implication des militaires une fois de plus dans les procédés de fraude traduit une volonté délibérée de contourner la volonté des électeurs au profit des partis du régime». Le HMS, l'un des partis qui a considérablement perdu du terrain, dans une évaluation préliminaire des résultats des élections, fait une analyse laconique de la situation politique qui prévaut en Algérie. Selon un communiqué parvenu à la rédaction, le parti déplore que «le processus démocratique bancal, en vigueur, a dénué l'opération électorale de toute sa valeur politique, sa profondeur partisane et imposé un alignement administratif défini pour le taux de participation et prédéterminant pour les résultats». Il est également dit que «la défection des candidats et le refus d'occuper des places de responsabilité a ouvert la voie à la médiocrité dans l'établissement des listes électorales, l'argent politique a joué un rôle déterminant dans la mobilisation tribale qui a approfondi le hiatus existant entre l'électeur et le candidat». Le HMS soutient que les résultats obtenus, seul ou dans le cadre de l'Alliance verte, prouvent qu'il représente «encore une force politique». Le FLN, vainqueur malgré son recul, par le biais de son SG, Abdelaziz Belkhadem, estime que cette victoire était «un message à tous ceux qui remettent en question les valeurs de la Révolution» et pour «la poursuite des efforts visant la rationalisation des dépenses, la lutte contre la corruption et l'ouverture du parti aux citoyens pour écouter leurs préoccupations en vue de les concrétiser sur le terrain». A une question sur la fuite de bulletins de vote du FLN dans certaines communes de la wilaya de Souk Ahras, M. Belkhadem a souligné que «le premier perdant dans cette affaire est le parti du FLN qui a introduit une action en justice à ce sujet».