Synthèse de Badiaa Amarni C'est sur fond de crise qui ne cesse d'alimenter les débats que s'ouvrira, aujourd'hui à Berlin, le sommet européen pour préparer la réunion du G20 prévue au début du mois d'avril à Londres. A la veille de cette réunion préparatoire que présidera la chancelière allemande Angela Merkel, les marchés boursiers ont encore une fois plongé et atteint leurs plus bas niveaux. En effet, vendredi dernier a vu chuter la Bourse de New York à cause des nombreuses rumeurs concernant l'avenir des banques, faisant perdre ainsi au Dow Jones 1,34% et au Nasdaq 0,11%. Le Dow Jones Industrial Average a cédé 100,28 points, à 7 365,67 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,59 point, à 1 441,23 points, selon les chiffres définitifs de clôture. Cette situation est due aux inquiétudes des investisseurs quant à une éventuelle nationalisation des banques qui ont fait faillite, entre autres Citigroup et Bank of America, «chose qui n'est jamais une bonne nouvelle pour l'économie de marché», selon les analystes. Cela étant, les indices ont connu en fin de séance un rebond spectaculaire, le Dow Jones évoluant brièvement à l'équilibre et le Nasdaq dans le vert. Ce rebond est dû au fait que le porte-parole de la Maison-Blanche a assuré que «l'administration soutenait un système bancaire privé». Dans le sillage de celle de New York et face aux incertitudes du marché financier, les Bourses européennes ont, elles aussi, plongé. Celle de Frankfort a reculé de 4,76%, Londres de 3,22% et Paris a terminé au plus bas depuis avril 2003 (-4,25%). Tokyo, pour sa part, a reculé de 1,87%, atteignant son plus bas niveau depuis fin octobre. Les plus hauts responsables économiques disent ne pas savoir quand cette crise se terminera et quand les marchés financiers se ressaisiront. La Banque mondiale (BM) a mis en garde «les pays d'Europe occidentale contre le recours à des solutions protectionnistes à l'égard des dix membres ex-communistes de l'UE». Au vu de toutes ces données, les spécialistes restent plutôt pessimistes quant à une éventuelle prochaine sortie de crise. Plus encore, «le premier trimestre 2009 s'annonce pire que le quatrième trimestre 2008 en termes de ralentissement économique, d'augmentation du chômage et d'accentuation des tensions déflationnistes», estime un économiste. C'est donc dans cette conjoncture que se dérouleront les travaux du sommet européen pour préparer la réunion du G20. La chancelière allemande Angela Merkel qui présidera cette rencontre a appelé la veille «au renforcement des règles internationales gouvernant les marchés financiers». Selon elle, ce sommet donnera l'occasion de «prendre des décisions sur des mesures envisagées afin d'arriver unis et pleins d'ambitions à Londres». Et d'affirmer que le gouvernement allemand «souhaite notamment un renforcement des règles gouvernant les fonds d'investissements et un meilleur travail des instituts de notation pour éviter une répétition de la crise financière internationale». De son côté, le président français Nicolas Sarkozy affirme qu'il attend du sommet de Berlin l'adoption «de vraies décisions concernant la régulation des marchés financiers». La crise est tellement profonde qu'il faut aller vers des changements profonds, estime encore le président Français qui dit que «l'Europe doit se préparer à adopter une position commune pour le sommet du G20 à Londres qui ne soit pas prise sur un faux compromis, un compromis au rabais avec de petites ambitions». Pour information, la réunion de Berlin regroupera les chefs d'Etat et de gouvernement des quatre pays européens du G20 (Allemagne, France, Grande-Bretagne et Italie) pour préparer la réunion des vingt puissances économiques mondiales prévue le 2 avril à Londres pour ébaucher une réforme de la finance mondiale.