Des ministres de l'Opep discuteront, en décembre, de la succession d'Abdallah el-Badri, l'actuel secrétaire général de l'organisation pétrolière, dont le mandat se termine à la fin de l'année en cours, alors que quatre des Etats membres ont, pour l'heure, présenté un candidat. En juin dernier, les ministres de l'organisation, installée à Vienne, ont prévu de discuter de cette question et de se mettre d'accord sur un mécanisme de désignation du prochain secrétaire général. Mais, rien n'a été décidé. Quatre candidats, «de très bons candidats», postuleront donc pour ce poste. L'Iran et l'Arabie saoudite présentent chacun un candidat, peu susceptible toutefois de recueillir un consensus en raison de la rivalité entre les deux Etats. L'Irak, dont la production pétrolière augmente d'année en année, entend s'imposer dans le cercle des grands producteurs de la planète après des années de marginalisation. Il présente, de son côté, Thamir Ghadhban, un technocrate qui a dirigé le secteur pétrolier du pays dans les années ayant suivi l'invasion conduite par les Etats-Unis en 2003. Le ministre équatorien des Ressources non-renouvelables, Wilson Pastor-Morris, qui avait mené dans son pays une vaste renationalisation de la production pétrolière, est également dans la course. Il était très difficile de choisir l'un d'entre eux, faute d'une réunion assez longue pour débattre correctement de la question, commentait Abdallah el-Badri, au sortir d'une rencontre tenue l'été dernier à Vienne. Le mandat du Libyen, entamé en janvier 2007, doit s'achever le 31 décembre. Désigné à l'unanimité, le secrétaire général de l'Opep, dont le mandat de trois ans est renouvelable une fois, est chargé de représenter l'organisation. Il a la responsabilité de préparer les réunions ministérielles et de favoriser les rapprochements entre les vues parfois très divergentes des différents Etats. L'organisation des pays exportateurs de pétrole tente de stabiliser les marchés dans une conjoncture économique, internationale, difficile, où la demande en pétrole est relativement molle. Elle reste soutenue par le développement dans les pays émergents, la Chine et l'Inde en tête. L'organisation a évalué, dans son dernier rapport mensuel, à 88,68 millions de barils par jour (mbj) la demande de brut pour 2012, contre 88,69 mbj il y a un mois, et prévoit une hausse de 0,82 mbj pour 2013, soit 89,50 mbj, par rapport à l'année en cours. Les divers développements économiques dans le monde s'annulent presque, laissant l'état de la consommation globale de pétrole quasiment inchangé par rapport au mois précédent, a expliqué le rapport. Les douze pays de l'Opep, qui pompent environ 30% du pétrole mondial, évoquent l'affaiblissement de la reprise aux Etats-Unis et la crise de la dette en Europe, entre autres, comme tendances négatives contrebalancées par l'activité au Japon, portée par le recul du nucléaire, et le dynamisme des pays hors de l'Ocde. L'organisation a revu à la baisse, pour le deuxième mois consécutif, sa prévision de croissance pour les Etats-Unis en 2012, attendant 2,1% de croissance contre 2,2% le mois précédent et 2,3% en mai. Cela est dû à un taux de chômage toujours «élevé, un ralentissement du commerce mondial et des niveaux de confiance en baisse», a expliqué l'Opep. Et pendant ce temps, les prix du pétrole évoluent en baisse légère, portés par les inquiétudes toujours vives sur la situation au Moyen-Orient, en raison notamment du dossier du nucléaire iranien, ainsi que les inquiétudes persistantes sur les négociations budgétaires aux Etats-Unis. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier tourne autour de 110,65 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Y. S.