Lors d'une conférence de presse, tenue hier au siège national du parti à Alger, Fawzi Rebaïne, le président de AHD 54 a dénoncé la méthode employée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, dans son annonce des résultats du scrutin pour les locales «au profit des partis au pouvoir». Selon le représentant du «parti de l'opposition», ce dernier a réussi à obtenir 225 sièges dans les APC et 16 dans les APW. Le nombre des P/APC portant la casquette AHD 54 serait de 20 à 25. Malgré ces résultats jugés satisfaisants pour le «parti de l'opposition», le ministre Daho Kablia ne l'a pas cité dans son annonce des résultats officiels : «Le ministre n'a donné que les résultats des partis majoritaires, faisant exprès d'ignorer les autres pour faire croire à la victoire totale des partis au pouvoir. Nous dénonçons cela avec force». Aussi, sur un autre registre, «Daho Ould Kablia n'avait pas à répondre à la question de la journaliste d'Ennahar de cette manière là. C'est un manque de respect de sa part et cela est condamnable. C'est un ministre de la République et il n'a pas à se comporter de cette façon-là avec les journalistes». Revenant aux résultats du scrutin du 29 novembre dernier, le président de AHD 54 accuse aussi bien l'Administration que les magistrats chargés de superviser les élections afin d'éviter la fraude : «Tous les deux sont impliqués dans les actes de fraude et nous en avons les preuves.» L'institution militaire est aussi mise à l'index : «Et je ne parle pas du soldat mais des responsables de cette institution. Ils sont directement impliqués dans la fraude». Ali Fawzi Rebaïne estime que le président de la République n'est pas sans savoir ce qui se passe dans ces différents appareils : «Il est au courant mais il ne prend pas les mesures qui s'imposent en telle circonstance. Cela veut dire qu'il cautionne les faits. En tant que premier magistrat du pays, lui aussi est responsable de ces dérives.» Et le représentant de AHD 54 d'exprimer ses inquiétudes par rapport à l'élaboration prochaine de la nouvelle Constitution : «Ce sont ces mêmes personnes impliquées dans la fraude et autres maux qui frappent le pays qui vont élaborer la prochaine Constitution. C'est un cercle vicieux.» Aussi, affirme-t-il, «le pouvoir se maintient. Rien ne change pour lui. Il y est et reste encore. Seuls ses serviteurs ont changé». Comment sortir de ce cercle vicieux, demande-t-il. «Une chose est sûre, la réponse ne viendra pas d'en haut mais de la base. Le citoyen doit prendre ses responsabilités. Il voulait des élections crédibles mais ces dernières étaient loin de l'être. A lui donc de réagir. C'est au peuple d'apporter le changement. Cela va se faire de manière organisée ou non, c'est l'avenir qui nous le dira», estime-t-il. K. M.