Photo : Sahel Par Karima Mokrani Le président du parti AHD 54, Ali Fawzi Rebaïne, est très pessimiste quant aux résultats des élections locales de ce jeudi. Selon ses estimations, il n'y aura pas plus de 20% de participation au scrutin, avec une majorité FLN aussi bien dans les APC que dans les APW et prochainement au Sénat. C'est donc le retour à l'ère du parti unique, soutient-il, considérant urgent d'instaurer de nouvelles pratiques politiques dans le pays pour une véritable sortie de crise. «Ça ne va pas dépasser les 20% pour la simple raison que les Algériens ne font plus confiance et n'attendent plus rien de ces élections truffées d'irrégularités à l'avance. L'électeur constate qu'il vote pour un candidat et c'est un autre qui sort victorieux. Pourquoi votera-t-il alors?». Aussi, accuse le représentant de AHD 54, «les magistrats participent à la fraude. Le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, nous a annoncé dernièrement une augmentation des primes accordées aux encadreurs dans les bureaux de vote. Des primes de 1 000 ou 2 000 DA, alors que les magistrats les perçoivent en millions de centimes. Le Conseil constitutionnel aussi participe à la fraude, nous en avons les preuves». Revenant sur les législatives de mai dernier, Fawzi Rebaïne affirmera que «jusqu'à présent, nous n'avons pas les PV de ces élections et nous n'avons pas accès aux fichiers électoraux. Nous pouvons comprendre le refus des autorités algériennes de les remettre aux représentants de l'UE mais pas à nous qui sommes des Algériens et avons tous les droits de les avoir à n'importe quel moment». Le représentant de AHD 54, qui insiste sur le fait qu'il soit un opposant politique depuis 30 ans, affirme que les réformes en Algérie n'ont rien apporté de positif. Bien au contraire, «elles consacrent le retour du parti unique qui va préparer la prochaine constitution. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi ils veulent procéder à une révision de la Constitution si ce n'est pas pour les maintenir au pouvoir». Critiquant le ministre Ould Kablia qui a déclaré récemment que le problème est dans les partis politiques et non pas dans l'Administration, le chef de AHD 54 répliquera : «Moi, je vous dis que le problème n'est pas dans les partis politiques mais dans ceux-là qui sont au pouvoir depuis 50 ans». A l'adresse de ce pouvoir, il poursuivra : «Aujourd'hui, c'est la limite. L'Algérien en a marre de toutes ces pratiques. Il faut procéder à un changement radical ou ce sera au citoyen de ramener le changement à sa manière», prévient-il. Pour sa participation au scrutin malgré les conditions peu favorables, il répondra : «Nous ne sommes pas des démissionnaires. Je ne démissionnerai pas. Je reste sur le terrain pour proposer une alternative. Je suis là pour proposer une alternative et non pas pour un poste».