Le président du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, plaide pour une sérieuse surveillance internationale des prochaines élections. «Les observateurs étrangers doivent suivre minutieusement le déroulement des élections du début jusqu'à la fin, comme ce fut le cas en Tunisie. C'est la seule et unique manière de garantir un scrutin libre et transparent», a-t-il déclaré à l'ouverture, hier à Alger, du congrès extraordinaire du parti. Ali Fawzi Rebaïne affirme qu'il contactera d'autres responsables de partis politiques dans l'objectif de former un front commun pour exiger la présence d'une surveillance internationale aux prochaines joutes électorales. «Nous voulons des élections libres et transparentes qui garantiront les droits de chacun. Nous en avons marre des détournements de voix des électeurs et des trucages des scrutins», lance-t-il devant ses militants. Revenant sur les résultats des précédentes élections, l'ancien candidat aux présidentielles de 2004 et 2009 dénonce «le grand mensonge du Conseil constitutionnel et de l'administration» qui, selon lui, ont largement favorisé «le candidat libre (Abdelaziz Bouteflika ndlr)». Dans ce sens, il appelle à un vrai changement. «Le peuple veut le changement. Le peuple veut le pouvoir», lance-t-il sous un tonnerre d'applaudissements des congressistes. Pour Ahd 54, ce changement devra commencer d'abord au sommet par le retour à la limitation des mandats présidentiels. «Nous sommes pour l'alternance au pouvoir. Le président de la République doit céder sa place après deux mandats», explique-t-il. Le président de Ahd 54 appelle aussi à une véritable séparation des pouvoirs : «Si Ahd 54 arrive au pouvoir, le président de la République ne sera pas le premier magistrat du pays. C'est la seule manière de garantir l'indépendance de la justice. Il ne sera pas également le ministre de la Défense qui doit être un civil et non pas un militaire.» M. Rebaïne demande également plus de prérogatives pour le Parlement et les élus locaux. Il critique, dans la foulée, le contenu du code communal qui donne, estime-t-il, de larges pouvoirs aux secrétaires généraux des communes au détriment des présidents d'APC. Les walis et les chefs de daïra, qui sont des représentants de l'administration, ne doivent jouer aucun rôle politique, explique-t-il : «Ils doivent se contenter du contrôle des deniers publics.» Le leader de Ahd 54 revient aussi sur l'Etat de santé du président de la République. «Pourquoi on ne parle plus du quatrième et du cinquième mandat ? La question reste posée», ajoute-t-il, en faisant allusion à l'incapacité physique du chef de l'Etat à rester au pouvoir pour un mandat supplémentaire. L'organisation du congrès extraordinaire de Ahd 54 a pour objectif, estime son chargé de communication, Ben Alou Toufik, de parachever la restructuration du parti entamée il y a quelques mois.