Photo : M. Hacène De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati
Au lendemain des élections locales de jeudi dernier, les partis qui ont participé au scrutin dans la wilaya de Tizi Ouzou, ont lancé les tractations qui détermineront les élus qui dirigeront les 67 communes que compte la wilaya et l'APW. Dimanche dernier, le sort de l'APW a été scellé entre le FFS (17 sièges) qui a obtenu la première place lors du scrutin et qui est la seule formation à avoir obtenu plus de 35% des sièges lui permettant de présenter un candidat à la présidence de l'assemblée, et le FLN (7sièges), avec lequel il forme une majorité absolue avec 24 sièges sur les 47 de l'APW. Nous avons appris, de sources proches des deux partis, que deux postes de vice-présidents et deux autres de présidents de commissions ont été concédés au parti de Belkhadem pour les cinq années à venir. Le FFS mené par le docteur Moussa Tamadartaza, tête de liste de ce parti pour l'APW dirigera l'assemblée et ses autres instances au moment où le RCD (16 sièges), la majorité sortante, et le RND (7 sièges) se retrouveront dans l'opposition.C'est ce qui est sorti du conclave qui a eu lieu dimanche après-midi au siège du FFS à Tizi Ouzou où deux délégations, menées par le mouhafadh et député du FLN et un membre de la direction nationale du FFS, se sont réunies pour aboutir à un protocole d'accord qui scelle une alliance entre les deux partis, y compris au niveau des communes. Les deux partis se sont entendus pour se soutenir dans les communes où ils peuvent ensemble prendre les présidences des APC. L'accord prévoit la présidence aux élus du parti qui a obtenu le plus de sièges ou le plus de voix, en cas d'égalité dans le nombre de sièges. C'est un accord qui concerne une quinzaine de communes environ, selon un responsable fédéral du FFS qui affirme que dans les communes où l'accord ne peut pas être appliqué, son parti et ses élus agiront au cas par cas et contracteront des alliances avec les élus les plus proches du parti.Si les tractations n'ont pas duré longtemps entre le FFS et le FLN, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) se trouve dans des contacts préliminaires en vue de trouver des accords avec les autres listes de candidats élus. Selon un responsable au bureau régional de ce parti à Tizi Ouzou, les tractations sont compliquées en raison des dispositions des nouvelles lois qui régissent les collectivités locales et les élections. Il ne manquera pas d'ailleurs de dénoncer une loi «indigente, incomplète et bête», celle qui impose 35% de sièges pour prétendre présenter un candidat à la présidence, sans préciser le cas où une seule liste est susceptible de le faire. Donc, les élus du RCD n'ont pas encore scellé des alliances pour la gestion des communes où ils sont mieux placés pour arracher les postes de maires et le maximum de vice-présidences et de présidences de commissions, mais il semble que la tendance va vers une alliance avec le parti d'Ahmed Ouyahia, le RND avec lequel une alliance semble se dessiner dans le cas de la commune du chef-lieu où le scrutin de jeudi dernier a accouché d'un patchwork qui va donner le tournis aux élus appelés à la gérer.En effet, notre interlocuteur révèle les premiers contacts établis entre les 7 élus de son parti, 6 autres indépendants parrainés par le RPR et les 4 du RND, en vue de constituer une majorité susceptible de leur offrir la présidence de l'APC. Le RCD pourrait être intéressé par une alliance avec le RND dans sa quête de s'assurer au moins les 16 communes où il est sorti premier avec les 35% de sièges, en plus des 8 communes où il est déjà majoritaire avec plus de 50%. D'autant plus que le parti de l'ex-Premier ministre n'a pas les moyens de se montrer trop ambitieux, ses listes étant sorties premières avec les 35% dans uniquement deux communes de la wilaya, en plus d'une majorité absolue obtenue dans la commune d'Akerrou. Bien entendu, comme le FFS et le FLN, le parti de Mohcine Belabbas n'exclut pas des alliances avec d'autres listes, notamment les indépendants et le FLN, dans les communes où le RND ne sera pas utile.De son côté, le Mouvement Populaire Algérien (MPA) d'Amara Benyounès, premier dans trois communes, avec 35% dans deux uniquement, ne compte visiblement pas contracter des alliances avec d'autres partis que ceux siégeant au gouvernement, selon les déclarations de son président. Cela va être aisé dans les communes d'At Yahia et Maatkas où le FLN pourra lui permettre de gérer les municipalités sans problème, mais dans la commune de Aïn El Hammam, ce sera un peu plus compliqué, puisqu'aux côtés de ses 9 élus, siégeront 7 élus du FFS et 3 autres du RCD, deux partis qui ne siègent pas au gouvernement. Dans les autres communes, les indépendants seront en position de force, avec la majorité absolue dans quatre communes et la première place avec plus de 35% dans quatre autres communes. Dans de nombreuses autres communes, les élus indépendants tenteront certainement de profiter de leurs positions d'arbitres pour glaner quelques postes au sein des exécutifs communaux.